Les avancées scientifiques de ces dernières décennies ont entraîné de profondes modifications dans les pratiques des archéologues et des chercheurs. En effet, certaines techniques permettent désormais d’utiliser des techniques non-invasives pour étudier le matériel archéologique parvenu jusqu’à nous, réglant ainsi un dilemme qui se posait à de nombreuses équipes scientifiques.
Quand la recherche se montre destructrice.
Résister à la curiosité d’aller chercher une information, lorsque l’on sait que sa mise a jour aurait pour effet collatéral la destruction partielle ou totale du sujet étudié…
S’il s’agit d’un problème pour les chercheurs modernes, il n’en a pas toujours été ainsi. L’étude des momies, par exemple, s’est faite pendant bien longtemps par des techniques invasives, voire destructrices. Au XIXe siècle, on démaillote ainsi joyeusement bien des momies, y compris celles de nombreux pharaons, sous des prétextes et avec des méthodes plus ou moins scientifiques. L’illustration de cet article représente ainsi une séance de démaillotage de momie dans le hall du musée du Caire, au XIXe siècle.
On avait alors peu d’arrières pensées sur les dommages importantes qu’entraînaient de telles pratiques (parfois encore inévitables, lorsque l’on prélève par exemple des échantillons pour l’étude médicale de momies ou d’ADN), et la perte de nombre d’informations qui en découlaient – comme les techniques utilisées par les embaumeurs, pour ne citer que cet exemple.
Une évolution des pratiques.
Mais une prise de conscience a cependant eu lieu, comme en témoigne le professeur Adam Gibson, qui a mené un projet d’étude non-invasif, par scanner, à l’University College de Londres : “Je suis vraiment horrifié quand des précieux objets sont détruits […]. C’est un crime. Ce sont des ressources limitées et nous avons maintenant une technologie qui préserve à la fois ces beaux objets, et permet de voir à l’intérieur […]”.
Car nombreuses sont les informations qui ne sont pas directement visibles ou accessibles. Il en est ainsi pour les momies, dont les secrets sont souvent dissimulés sous leurs bandelettes. Mais d’autres objets sont aussi concernés – on peut penser par exemple à ces centaines de rouleaux d’écrits antiques retrouvés calcinés dans une villa d’Herculanum.
Or dans leur quête d’informations, les chercheurs et les archéologues étaient souvent confronté au dilemme suivant : abîmer, voire détruire les objets à disposition pour accéder à certaines informations dissimulées, ou y renoncer.
Une technique non-invasive pour révéler des textes dissimulés.
Dans le cas de la technique mise au point à Londres, les chercheurs s’intéressaient surtout aux masques ou sarcophages en cartonnage de nombreuses momies. Ce sont en effet de bons exemples d’objets recelant des informations cachés : ils ont en effet été fabriqués la plupart du temps avec des papyrus usagés, portant encore des écrits. Ceux-ci sont souvent masqués par les pâtes et le plâtre qui les lient ensemble, et ne sont donc pas visibles à l’œil nu.
Scanner d’un masque funéraire, soumis à différents types de lumière.
Les chercheurs de l’University College de Londres ont donc mis au point une nouvelle technique d’étude permettant de lire ce qui est écrit sur ces fragments de papyrus en scannant les objets avec différents types de lumières qui font briller l’encre.
A l’inverse des hiéroglyphes des tombes, ils nous renseignent sur un aspect plus confidentiel de la vie des anciens Égyptiens, comme l’explique le professeur Gibson : “Comme les papyrus usages étaient utilisés pour fabriquer des objets de prestige, ils ont été préservés pendant 2000 ans. Et maintenant ces masques constituent l’une des meilleures bibliothèques que nous ayons de papyrus usagés, qui auraient autrement été jetés et incluent des informations sur la vie quotidienne de ces individus”.
Le sarcophage de la momie du château de Chiddingstone.
Cette technique a démontré son efficacité pour la première fois sur le sarcophage d’une momie conserve au château de Chiddingstone, dans le Kent. Les chercheurs ont ainsi pu mettre en évidence des écrits qui n’étaient pas visibles de prime abord, et n’auraient pu être dévoilés sans abîmer voire détruire partiellement l’attirail funéraire de la momie.
Le scanner a ainsi révélé le nom de “Irethorru”, un nom plutôt commun durant l’antiquité égyptienne, qui signifie “l’œil d’Horus est contre mes ennemis”.
A terme, ce genre de techniques pourrait permettre de récolter des informations considérables sur les momies, tout en assurant leur préservation pour les générations futures.
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