La nécropole pharaonique de Saqqarah : actualités et récentes découvertes archéologiques

La nécropole de Saqqarah est l’une des plus anciennes d’Egypte, et se trouvait à proximité de Memphis, qui fut sinon la capitale, du moins un centre urbain et administratif de premier plan durant toute l’antiquité égyptienne. Dès la première dynastie, Saqqarah devient le lieu de sépulture de plusieurs rois. Même après que les pharaons n’y font plus édifier leur tombe, la nécropole demeure active et le reste durant des millénaires.


Saqqarah, nécropole des pharaons de l’Ancien Empire.

Saqqarah est l’une des plus anciennes nécropoles de l’histoire égyptienne, et la tombe la plus ancienne que les archéologues y ont retrouvé remonte à la Ière dynastie pharaonique. Aujourd’hui, le paysage de Saqqarah est dominé par la célèbre pyramide à degrés du roi Djézer, construire vers -2600, même si plusieurs autres pharaons de l’Ancien Empire y ont aussi fait construire leurs pyramides et temples funéraires.

Cependant, dès cette époque lointaine, Saqqarah n’a pas l’exclusivité des enterrements royaux et certains pharaons ou dynasties privilégient les sites voisins d’Abousir et de Guizeh pour y faire construire leurs tombes monumentales.


Saqqarah, une nécropole en activité durant toute l’histoire égyptienne.

Cette désaffection ne signifie pas l’abandon de Saqqarah : la nécropole  reste encore en activité pendant plusieurs millénaires. De hauts dignitaires, tout comme des personnages plus modestes, continuent d’y faire aménager des mastabas et des tombes. Cette activité funéraire se poursuit durant toute l’antiquité : à ce titre, Saqqarah constitue un site complexe, entrelacs de différentes époques.


Fouilles et découvertes archéologiques récentes à Saqqarah

Bien que la nécropole de Saqqarah ait été assez intensément étudiée en comparaison d’autres sites égyptiens, notamment grâce aux efforts du chercheur français Jean-Philippe Lauer, le site reste aujourd’hui encore un champ de recherche important pour les archéologues. Des découvertes régulières y ont d’ailleurs lieu, dont vous pouvez retrouver les plus récentes ici.


Janvier 2024

Résultats de la campagne de fouilles égypto-japonaise (université de Waseda): une tombe de la 2e dynastie et des objets des époque plus tardives

La mission archéologique conjointe de l’université de Waseda, en collaboration avec le Conseil suprême des antiquités (CSA), a dévoilé une tombe taillée dans le roc et une myriade d’objets couvrant différentes périodes historiques au cours de sa saison de fouilles actuelle dans la nécropole de Saqqarah. Cette tombe remonterait à la deuxième dynastie, dont les souverains régnaient entre environ -2890 et -2680 depuis la cité de Thinis. Elle présente des motifs complexes qui donnent un aperçu du savoir-faire des anciens bâtisseurs égyptiens à cette époque reculée. La manière dont la tombe est conçue, ainsi que les céramiques découvertes sur le site, constituent des repères importants pour comprendre le contexte historique de la création de cette sépulture. La campagne a aussi permis de découvrir des sépultures de la Basse Epoque et de l’époque ptolémaïque. De nombreux objets ont été retrouvés, parmi lesquels deux statues en terre cuite représentant la déesse Isis, une statue en terre cuite de la divinité enfantine Harpocrate, diverses amulettes, des poteries et des objets en terre cuite, ainsi qu’un cercueil mal conservé de la XVIIIe dynastie contenant un récipient en albâtre bien conservé.
Juin 2022.

Des centaines de sarcophages et de statues de la Basse-Epoque découverts récemment présentés dans une exposition géante sur le site de Saqqarah.


Mai 2022.

Fouilles de la chapelle funéraire d’un haut dignitaire du pharaon Ouserkarê.


Décembre 2018.

Somptueuse tombe d’un prêtre de haut rang de la Ve dynastie découverte dans la nécropole.


Novembre 2018.

Des momies et des statues de chats et de nombreux animaux dans un complexe funéraire de la Basse Epoque.

Près de la pyramide du pharaon Ouserkaf (vers -2260) a été mis au jour un complexe funéraire beaucoup plus récent, puisqu’il remonte à la Basse Epoque (de vers -750 à-332). Son exploration a livré des dizaines de momies de chats, ainsi que de nombreuses statues représentant cet animal, parfois dorées, et qui pourraient être contemporaines des inhumations. Parmi elles se trouvait aussi une statue de Bastet, une déesse égyptienne figurée avec une tête de chat et particulièrement révérée à Bubastis, une cité du delta du Nil. Bastet était une déesse protectrice, aussi associée à la musique, au plaisir et à la danse, dont le culte, bien que très ancien, prit un nouvel essor à la Basse Epoque et à l’époque ptolémaïque.

D’autres découvertes ont été faites dans ou près de ce complexe funéraire, et notamment celle de statues représentant d’autres animaux : un lion, une vache, un faucon ou encore un crocodile. Par ailleurs, deux scarabées momifiés ont aussi été retrouvés dans des boites, ainsi que deux cobras momifiés placés dans des sarcophages en forme de serpent. Les archéologues ont aussi retrouvés des papyrii écrits de chapitres du Livre des Morts, des restes de momies humaines et de matériel funéraires, de paniers, de cordes et de céramiques, ainsi que plusieurs pierres sculptées.

Les recherches se poursuivent, mais cet ensemble disparate pourrait être un patchwork de plusieurs époques : il semble que plusieurs vestiges remontent à la Ve ou VIe dynastie (vers -2465 à -2150).


Août 2018.

Fromage vieux de 3200 ans dans la tombe de Pahtmès, du Nouvel Empire.


Mai 2018.

Annonce de la découverte de la tombe d’un général de Ramsès II.

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Fouillée durant la saison 2017-2018, la tombe se situe au sud de la pyramide du pharaon Ounas, qui régnait il y a 4300 ans. Elle est cependant plus récente de mille ans et a été édifié il y a 3300 ans, durant le Nouvel Empire, pour un homme nommé Iwhrya. Les inscriptions sur la tombe nous renseignent sur sa carrière : il  était « un haut général de l’armée, grand intendant du domaine d’Amon et grand intendant des domaines de Ramsès II dans le domaine d’Amon ». Ce personnage était par ailleurs connu par d’autres sources, et l’on sait qu’il avait commencé sa carrière dès le règne du père de Ramsès II, le pharaon Séthi Ier (vers -1294 à -1279).

La tombe comprend plusieurs salles, incluant des chapelles et une avant-cour. L’ensemble de la sépulture n’est pas parvenue jusqu’à nous, et il ne reste parfois que ses parties les plus basses. Sa décoration rappelle les actions militaires de son propriétaire et ses relations avec les pays voisins de l’Egypte. On y voit notamment l’amarrage de navires déchargeant leurs chargements de jarres de vin de Canaan » (territoire correspondant aujourd’hui à Israël et la Palestine et dominé à l’époque par l’Egypte). Un bas-relief sur un bloc montre aussi une scène assez exceptionnelle figurant une unité d’infanterie et de chars traversant un cour d’eau infesté de crocodiles – une scène qui pourrait avoir eu lieu vers les frontières orientales de l’Egypte.

Aucun restes humains n’a encore été découvert dans la tombe, qui n’est encore que très partiellement explorée et où les recherches se poursuivent, mais les archéologues pensent qu’il pourrait s’agir d’une sépulture familiale : les noms du fils du général, Yuppa, et de son petit-fils Hatiay sont aussi inscrits sur les parois. Par ailleurs, certains éléments de la tombe pourraient laisser penser qu’Iwrhya était d’origine étrangère à la vallée du Nil.


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Dix grandes découvertes archéologiques en Egypte