Les grands sites archéologiques de l’Egypte ancienne

Cette page présente les principaux sites archéologiques de l’Egypte ancienne pour chaque grande période historique – en prenant en compte essentiellement leur importance historique et culturelle à l’époque considérée, ainsi que les réalisations architecturales et les découvertes archéologiques qui y ont eu lieu.

Ces périodes historiques divisent traditionnellement l’histoire égyptienne et sont souvent déterminées par l’unité ou la fragmentation de la vallée du Nil. Chacune de ces périodes a été marquée par ses propres défis et réalisations, et si certains sites ont joué avec continuité un rôle de premier plan durant toute l’Egypte ancienne, comme Memphis, Abydos ou Thèbes – entre autres – d’autres en revanche n’ont connu qu’une importance plus passagère.


Période pré-dynastique

Elle précède la formation d’une Egypte unifiée par les dynasties pharaoniques. A cette époque, la vallée du Nil est divisée en trois confédérations principales dont les sièges se situent à Thinis (Abydos), Nagada et Nékhen (Hiérakonpolis). Ceux de Nékhen finissent par l’emporter et à la fin de la période, l’Egypte n’est plus divisée qu’entre la Basse-Egypte (le nord) et la Haute-Egypte (le sud). Narmer unifie le pays et inaugure la première dynastie et la période thinite. Le peu de sources textuelles connues, comme pour la période thinite, rend l’apport de l’archéologie primordial pour la compréhension de cette époque formative.


Période thinite (environ -3000 à -2700)

Elle correspond aux deux premières dynasties pharaoniques et tire son nom de Thinis (plus tard Abydos), où les pharaons se font généralement inhumer même s’ils font aussi construire un cénotaphe à Saqqarah, où semble naître une nouvelle architecture funéraire, le mastaba.


Ancien Empire (environ -2700 à -2200)

Elle correspond aux IIIe, IVe, Ve et VIe dynastie, avant que l’unité du pays ne s’effrite et que ne commence la première période intermédiaire. Les Egyptiens considéraient cette époque comme leur âge d’or, et elle se caractérise en effet par des progrès artistiques et architecturaux considérables autour de la capitale, Memphis. C’est l’époque où s’affirment la plupart des traits caractéristiques de la civilisation égyptienne, de son système administratif, et de son symbole le plus marquant, les pyramides qui sont notamment construites dans les nécropoles royales de Saqqarah, Dashour, Guizeh et Abousir.


Première période intermédiaire

Après la mort de Pépi II, le pouvoir pharaonique se délite et une phase d’instabilité commence. Des dynasties très obscures (VIIe et VIIIe) semble ne contrôler que Memphis, tandis que les nomes sont livrés à eux-mêmes et que les peuples voisins nomades font des incursions dans le delta. Durant la plus grande partie des 150 ans que dure cette période, l’Egypte est divisée en deux grandes zones d’influence : au nord, les IXe et Xe dynasties, dites Hérakléopolitaines (du nom de leur capitale politique), en lutte contre la XIe dynastie, régnant sur le sud depuis Thèbes. C’est finalement cette dernière qui finit par s’imposer lorsque Montouhotep II réunifie l’Egypte après 39 ans de lutte. Peu de vestiges archéologiques sont parvenus de cette période troublée et mal documentée.


Moyen Empire (-2033 à -1786)

C’est une période de prospérité, dominée par les XIe et XIIe dynasties qui règnent d’abord depuis Thèbes, puis depuis Itchtaouy, au sud de Memphis, sans doute pour mieux asseoir leur domination sur la Moyenne-Egypte. A cette époque commence à s’affirmer l’importance du dieu Amon, pour lequel les pharaons construisent le premier temple de Karnak.

Les pharaons font encore construire quelques pyramides, mais commencent aussi à se faire construire des hypogées et des temples funéraires, notamment à Deir-el-Bahari. L’activité architecturale est importante, notamment dans la région du Fayoum, où se situe la capitale d’Ijtawy et sa nécropole de Licht. Cependant les vestiges architecturaux de cette période restent assez modestes et souvent largement oblitérés par les constructions du Nouvel-Empire.


Deuxième période intermédiaire (-1650 à -1550)

Comme lors de la première période intermédiaire, les pharaons perdent leur autorité et l’unité du pays se fragmente. La XIIIe dynastie est très instable et voit de nombreux usurpateurs sans légitimité se succéder, avant qu’une dynastie concurrente (la XIVe) n’émerge dans le nord du pays suite à une révolte. Les Hyksos (XVe dynastie), peuple venu du Moyen-Orient, finissent par prendre le pouvoir – violemment, selon l’historiographie traditionnelle, aujourd’hui remise en question. Ils gouvernent depuis leur capitale Avaris, à côté de dynastes égyptiens plus ou moins soumis (XVIe dynastie).

Au sud, la XVIIe dynastie prend la succession de la XIIIe et règne sur la Haute-Egypte depuis Thèbes. Pris en tenaille entre l’alliance entre le royaume de Koush (en Nubie) et les Hyksos au nord, ses pharaons parviennent cependant à vaincre ces deux adversaires et à réunifier le pays : on parle alors de la XVIIIe dynastie, dont le premier souverain Ahmosis Ils s’efforcent alors d’effacer toute trace des Hyksos et de leur domination et inaugurent le Nouvel-Empire.


Nouvel Empire (vers -1550 à -1077)

Cette période est considérée comme le deuxième âge d’or de l’Egypte, notamment sous la XVIIIe dynastie (avec de célèbres pharaons comme Hatshepsout, Thoutmosis III, Amenhotep III, son fils Akhénaton ainsi que Touthankamon), ainsi que sous la XIXe dynastie (celle des Raméssides, dont Ramsès II est le membre le plus connu).

L’Egypte de cette époque s’ouvre sur l’extérieur et connaît une importante expansion territoriale. La prospérité du pays permet une activité architecturale intense, par des pharaons bâtisseurs comme Thoutmosis III ou Ramsès II. C’est ainsi l’une des époques les mieux documentées, comptant le plus de personnalités marquantes et dont les vestiges architecturaux sont encore nombreux aujourd’hui. Certaines des découvertes les plus emblématiques de l’archéologie de l’Egypte ancienne, comme la découverte de la tombe de Toutankhamon en 1922, sont liées à cette période.


Troisième période intermédiaire (-1077 à -664)

A la fin de la XXe dynastie, les pharaons règnent depuis la Basse-Egypte d’où ils tentent de lutter contre les invasions des peuples de la mer. La Haute-Egypte passe progressivement sous l’emprise de plus en plus grande du clergé d’Amon, jusqu’à la rupture. C’est le début d’une nouvelle période intermédiaire, dominée en BAsse-Egypte par des dynasties issues de peuples libyiens (XXIe, XXIIe et XXIIIe dynasties), tandis que la Haute-Egypte est aux mains des prêtres d’Amon, puis de l’influence de plus en plus importante du royaume nubien de Napata.

Cependant la Basse-Egypte reste mal contrôlée et confrontée aux ambitions des Assyriens. Les souverains d’une de ses principautés, Saïs, va parvenir à fédérer le delta, repousser les Assyriens puis s’emparer de la Haute-Egypte et en chasser les Koushites. C’est la XXVIe dynastie qui réunifie  le pays et ouvre la période historique suivante, la Basse-Epoque.


Basse-Epoque (-664 à -341)

La XXVIe dynastie, appelée période saïte (-664 à -525), constitue l’apogée de la Basse-Epoque, notamment sous le règne de Psammétique Ier (-663 à -610). Saïs, au nord, s’affirme comme la nouvelle capitale.

Mais en -525, le roi des roi perse Cambyse envahit l’Egypte, qui devient une satrapie et le reste jusqu’à la révolte de -404 à -402. Le pays reprend alors son indépendance mais reste très instable sous la XXVIIIe et XXIXe dynastie. La XXXe dynastie, marquée par le règne de plusieurs pharaons du nom de Nectanébo, se montre plus brillante mais elle ne parvient pas à empêcher les Perses de s’emparer de nouveau de l’Egypte en -341.


Période ptolémaïque

Après la conquête de l’Egypte par Alexandre le Grand, la dynastie des Lagides dirige le pays jusqu’à la mort de Cléopâtre. Dynastie grecque régnant depuis Alexandrie, ils conservent cependant beaucoup d’usages de l’Egypte pharaonique, notamment en matière architecturale. C’est une époque culturellement brillante, qui met en place un syncrétisme entre les civilisations grecques et égyptiennes. Malgré les difficultés de la dynastie, qui s’achève avec la mort de Cléopâtre et la prise de contrôle de la vallée du Nil par Rome, les Ptolémée se révèlent de grands bâtisseurs qui restaurent ou construisent de nombreux temples dans tout le pays.


Période romaine

Le règne de la dynastie lagide s’achève avec la mort de Cléopâtre. L’Egypte devient alors une province impériale romaine et le grenier à blé de l’empire. Les empereurs romains s’inscrivent eux aussi dans les traditions pharaoniques, mais leur pouvoir reste lointain. A l’exception d’Hadrien, peu d’empereurs se rendent en Egypte.


Période byzantine et copte

La fin de l’empire voit le développement du christianisme. L’Egypte en est un centre important, où prend naissance le monachisme et où naissent ou s’épanouissent de nombreux courants religieux, parfois considérés comme dissidents par le pouvoir impérial. L’Egypte reste une province importante pour les empereurs byzantins, jusqu’à la conquête de la vallée du Nil par les Arabes. L’héritage chrétien et copte reste cependant vivace jusqu’à nos jours.


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Dix grandes découvertes archéologiques en Egypte