Découverte archéologique

Peintures rupestres préhistoriques et byzantines trouvées en Turquie

Le mont Latmos, aujourd’hui appelé Beşparmak, est l’un des massifs qui domine le littoral turc, non loin des grandes cités antiques de Milet et d’Ephèse. Les fresques découvertes récemment remontent à deux périodes très éloignées dans le temps : la préhistoire et la période byzantine.

Le mont Latmos, une montagne sainte byzantine.

Les chercheurs ont toujours su que la région du Latmos était riche en vestiges antiques et médiévaux. Héraclée du Latmos, grande cité hellénistique, se trouvait à son pied. Au VIIe siècle de notre ère, une importante activité monastique se développe au Latmos, animée par des réfugiés chrétiens venus de la péninsule arabique et fuyant l’expansion arabe. Elle se poursuit durant les siècles suivants, mais c’est entre le XIIe siècle et le milieu du XIIIe siècle que le Latmos connaît son apogée, notamment lorsque le siège des empereurs byzantins en exil après la chute de Constantinople n’est pas très éloigné. A cette époque, le Latmos est considéré comme une montagne sainte, sur un concept assez similaire à celui du mont Athos, et compte onze monastères et de nombreux ermitages, souvent installés dans des grottes ou des abris rocheux.

Pas étonnant que, dès le début du XXe siècle, des études archéologiques soient menés pour identifier les vestiges des monastères, abandonnés au XIIIe et XIVe siècle du fait des raids et invasions des Turcs. A partir des années 70, un repérage plus systématique du patrimoine du Latmos débute, visant à identifier ses vestiges depuis la préhistoire jusqu’à l’époque ottomane.

Des centaines de peintures préhistoriques.

Un groupe de peintures rupestres, vieux de 8000 ans, retrouvé au Latmos en 1994.

Et ces recherches vont mettre en lumière que les vestiges byzantins ne sont pas les seuls hérités du passé. En 1994, le Dr. Anneliese Peschlow recense dans les nombreuses grottes et abris rocheux de la zone près de 160 groupes de peintures rupestres. Elles sont pour la plupart vieilles de 8000 ans, et constituent un patrimoine artistique exceptionnel. Depuis, d’autres peintures rupestres ont été identifiées, et des efforts ont été menés en vue de faire de la zone, qui possède par ailleurs une flore remarquable, devienne un parc national, voire même soit inscrit à l’UNESCO.

Récemment, deux nouveaux ensembles de peintures ont été retrouvés dans des cavités rocheuses. Le premier groupe, en assez bon état, figure des personnages non-humains. L’autre, en revanche, présente des peintures largement endommagées par les conditions climatiques, mais aussi par les feux de camps qui sont parfois allumés dans les grottes par les chasseurs ou autres visiteurs.

Des peintures byzantines très abimées.

Après le départ des ermites et des moines, la zone tombe dans l’oubli. La communauté grecque dans la région est faible, et à la différence d’autres zones, les monastères ne restent pas en activité et les églises ne sont pas entretenues. C’est ce qui explique que la plupart des vestiges byzantins de la zone sont en assez mauvais état. Même si quelques grottes ont conservé des ensembles de fresques, ils demeurent assez fragmentaires.

Les fresques byzantines récemment découvertes sous un abris rocheux ont également beaucoup souffert des recherches des chasseurs de trésors, ainsi que de graffitis.

 

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