Lignes de Nazca au Pérou : trois géoglyphes endommagés par un camion
Le 27 janvier dernier, trois géoglyphes des célèbres lignes de Nazca, au Pérou, ont été endommagés par un camion. Ce site, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, abrite des centaines de géoglyphes créés par la civilisation nazca entre -500 et 500 avant notre ère. Ils ont souvent des motifs géométriques, mais représentent aussi parfois des animaux – araignée, singe, colibri etc – mesurant jusqu’à 150 mètres de long. Si la plupart des chercheurs pensent qu’ils avaient une fonction cérémonielle, leur sens précis reste encore mystérieux de nos jours.
Le chauffeur du camion aurait ignoré les panneaux interdisant l’accès à la zone, peut-être pour éviter un péage, et conduit son véhicule à travers une partie du parc archéologique. Le chauffeur a été arrêté mais il n’a cependant pas été possible pour les magistrats locaux d’établir s’il avait agi volontairement ou non. Il a été libéré, mais pourrait encourir neuf mois de prison.
Les dommages infligées par le passage du semi-remorque se révèlent assez sévères. Une surface d’environ 100 mètres sur 50 est concernée, et trois géoglyphes ont été partiellement endommagés. Les autorités ont déclaré vouloir accroître la vigilance autour du site archéologique pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent. Cependant les géoglyphes s’étendent sur une zone couvrant près de 750 km², ce qui rend difficile sa sécurisation complète. Le ministère de la culture s’assure journalièrement de l’état des zones concentrant la plupart des géoglyphes, mais l’entrée et la sortie du parc archéologique sont cependant possibles à travers de vallées et de ruisseaux qui ne peuvent être constamment contrôlés.
Les lignes de Nazca, généralement réalisées en assemblant des roches noires sur un sol plutôt blanc, ont été pendant des siècles relativement épargnées par l’érosion du fait de l’absence de pluie et de vent. Après leur découverte à la fin des années 20, elles ont cependant dû être restaurées et protégées, ce qui n’a pas empêché que de sévères dommages leur soient infligés, notamment lors de la construction de la route panaméricaine qui traverse la zone.
En 2014, des activistes de Greenpeace étaient également entrés sur le site, près du géoglyphe le plus connu, pour y placer une bannière à l’occasion d’un sommet pour l’environnement prévu à Lima. Une action dénoncée par les autorités péruviennes, qui avaient accusé l’organisation d’avoir laissé des empreintes de pas sur le site – il faut normalement un permis et des chaussures spéciales pour entrer dans la zone archéologique. Greenpeace avait finalement présenté ses excuses.
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