Kom Ombo – Noubt, la ville de l’or et son double temple ptolémaïque

Kom Ombo est un site archéologique situé en Égypte, sur la rive orientale du Nil, à environ 50 kilomètres au nord d’Assouan. Son emplacement est particulièrement remarquable : un promontoire surmontant le Nil à l’ouest, et donnant à l’est sur un bassin important de terres agricoles bien irriguées, un atout rare en Haute Egypte. A l’époque pharaonique, la ville portait le nom de Noubt, ce qui signifie la « ville de l’or ». En effet, la ville était placée sur la route commerciale reliant la Nubie à la Moyenne-Egypte. Ces atouts expliquent le peuplement très ancien de la cité, depuis le paléolithique ancien. Mais c’est surtout à l’époque ptolémaïque, alors que les Grecs lui ont donné le nom d’Ombos, que la ville connaît un grand essor avec l’érection de son temple jumeau consacré au dieu crocodile Sobek et à Haroëris (ou Horour), probablement la forme ancienne du dieu Horus, qui fut d’abord révéré en Basse-Egypte avant que son culte ne se répande dans toute la vallée du Nil.

Peu de travaux archéologiques ont eu lieu sur le promontoire, à l’exception du dégagement du temple ptolémaïque, aujourd’hui monument emblématique de Kom Ombo. Le reste du tell qui subsiste encore sur le promontoire abrite encore les vestiges de la ville antique, dont on ne sait quasiment rien en l’absence d’explorations. Cependant, les choses commencent à changer puisqu’une équipe d’archéologues autrichiens travaillent sur le site depuis 2017.


Noubt, une cité antique peu documentée.

Vue des vestiges de greniers fouillés à Kom Ombo en 2022.
Vue des vestiges des greniers fouillés en 2022.

A l’exception du temple ptolémaïque, on connait mal la cité ancienne d’Ombos et son développement durant la période pharaonique. L’occupation du promontoire est attestée depuis le paléolithique, et l’on pense qu’un temple s’y trouvait déjà durant l’Ancien Empire, mais il n’est à l’heure actuelle pas possible de vraiment cerner l’importance du site avant l’époque ptolémaïque.

On sait cependant que la cité comprenait un centre administratif durant la première période intermédiaire (-2180 à -2050), car les archéologues autrichiens en ont retrouvé les vestiges bien conservés en 2022 comprenant 32 greniers.


Le temple de Kom Ombo : un sanctuaire jumeau pour deux divinités importantes.

Un monument fait cependant de Kom Ombo une étape incontournable de la vallée du Nil : son temple ptolémaïque, édifié entre le IIe et le Ier siècle avant notre ère. Il est considéré comme un exemple exceptionnel de l’architecture ptolémaïque avec ses deux sanctuaires jumeaux consacrés à Sobek et Haroëris. Il existait déjà un temple au Nouvel Empire, dont il ne reste que peu de vestiges.

L’édification du sanctuaire que l’on peut encore voir aujourd’hui fut décidée par Ptolémée VI (-180 à -146). Elle fut poursuivie par plusieurs de ses successeurs et en particulier par Ptolémée XIII (-51 à -47), le frère de Cléopâtre, sous lequel furent construites les salles hypostyles intérieures et extérieures.

La conception même de l’édifice est particulière. En effet, si son plan est proche des temples de cette époque, il s’en distingue par le dédoublement du sanctuaire et de toutes les portes et passages qui menaient depuis l’entrée du temple jusqu’aux deux naos où se trouvait les statues des deux divinités, Sobek et Haroëris, qui y étaient adorés sur un pied d’égalité.

Les murs du temple présentent des reliefs d’une grande qualité, dont certains présentent encore des traces de polychromie. Certains représentent des scènes éclairantes sur les coutumes des anciens Egyptiens, comme des scènes de mariages ou de médecine.

La majeure partie du temple fut détruite par l’érosion due à la proximité du Nil, aux tremblements de terre et à la réutilisation de ses pierres pour édifier d’autres monuments. Certains bas-reliefs ont été mutilés par les Coptes, qui ont utilisé le temple comme une église. Les bâtiments principaux du sanctuaire ont été dégagé de leurs débris et restaurés par Jacques de Morgan en 1893.


Découvertes archéologiques à Kôm Ombo:

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