Découverte archéologiqueRome antique

A Rome, une statue romaine émerge des travaux d’assainissement d’un parc

Des réparations de routine des égouts dans un parc romain ont conduit à la découverte d’une impressionnante statue d’Hercule. Cette trouvaille met par ailleurs en lumière l’actuelle candidature visant à faire reconnaître la Via Appia Antica, près de laquelle le statue a été retrouvée, au patrimoine mondial de l’UNESCO.


Une statue aux attributs d’Hercule, datant de l’époque impériale.

Tout commence par une histoire d’égouts : certaines canalisations s’effondraient, provoquant des fissures et des glissements de terrain. Pour remédier à la situation, des travaux sont lancés : ils atteignent une vingtaine de mètres de profondeur et, comme souvent à Rome du fait de la sensibilité archéologique de tout travaux, des archéologues accompagnent le chantier. C’est dans ce contexte qu’intervient la découverte spectaculaire d’une statue très bien conservée d’un homme revêtu des attributs traditionnels du demi-dieu Hercule, la massue et un manteau de lion. identifiable par sa massue et son manteau de lion. Le demi-dieu, fils de Jupiter et héros de nombreux mythes, notamment les douze travaux, est une figure majeure du panthéon gréco-romain.

Cependant après examen, les chercheurs pensent que le personnage représenté avec les attributs (flatteurs) d’Hercule serait l’empereur Dèce (249-251). Son court règne est marqué par une persécution contre les Chrétiens et la lutte contre les Goths. C’est d’ailleurs en les combattant que Dèce et son fils succombent, lors de la bataille d’Abrittus (aujourd’hui en Roumanie).

La statue, bien conservée, a malheureusement été endommagée au cours des travaux.

Sa découverte près de la Via Appia met aussi en lumière une autre actualité : la candidature lancée par les Italiens pour faire inscrire celle-ci au patrimoine mondial de l’UNESCO.


La candidature italienne de la Via Appia au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Construite à partir de -312 par Claudio Appius l’Aveugle, censeur et consul romain dont elle prend le nom, la Via Appia Antica se déroulait sur plus de 500 km et reliait Rome, qui affirmait alors sa domination sur l’Italie, aux villes du sud de la péninsule et notamment Capoue et Tarente avant d’achever sa course à Brindisi, grand port permettant de projeter la puissance romaine au-delà de l’Adriatique vers la Grèce et l’Orient. Appelée la « reine des voies », sa réalisation nécessita des travaux colossaux : percement de reliefs, creusement de canaux, édification de ponts, viaducs et digues, relais de poste et auberges. Elle fut en quelque le prototype de toutes les routes dont les Romains couvrirent leur empire par la suite.

A Rome, elle débutait presqu’en plein cœur de la ville, près du Cirque Maxime et des thermes de Caracalla. A la sortie de la ville, elle était bordée de tombes monumentales et des catacombes des premiers chrétiens.

Dans le cadre de cette candidature, des fouilles ont été menées depuis 2018, dans le but de localiser les premières centaines de mètres de son parcours. Néanmoins les archéologues n’y sont pas parvenus : creusant jusqu’à huit mètres de profondeur, ils ont fini par atteindre la nappe phréatique avant de retrouver la Via Appia. Au passage, ils ont tout de même mis au jour des vestiges de diverses époques et fait des trouvailles intéressantes, notamment un buste en marbre du IIe siècle de notre ère ou une étrange pièce de monnaie papale carrée, frappée entre 690 et 730.

L’examen de la candidature de la Via Appia commence à être examinée. Si elle venait à aboutir, ce serait le deuxième plus long site classé au patrimoine mondial de l’humanité après la Grande Muraille de Chine.


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