Stèle du pharaon Ramsès II retrouvée sur le site archéologique de Tanis
Le ministère des antiquités égyptiennes a annoncé la découverte d’une stèle représentant le pharaon Ramsès II (-1279 à -1213) sur le site de San al-Hagar, au cours de travaux pour y établir un musée en plein air.
Le site archéologique de San al-Hagar, situé dans le gouvernorat de Sharqiya, dans le delta du Nil, est aujourd’hui assez peu connu. Pourtant, il correspond à une ville majeure de l’Egypte ancienne : Tanis, la capitale et nécropole de plusieurs dynasties de la troisième période intermédiaire (environ -1070 à -664). En comparaison d’antiques cités comme Abydos ou Hiérakonpolis, la fondation de la cité est très récente, et a lieu à la toute fin du Nouvel Empire.
A cette époque, la branche du Nil sur laquelle se trouve Pi-Ramsès, la capitale fondée par Ramsès II et la plus grande ville du delta au Nouvel Empire, s’envase et se dessèche. Tanis, située à une quinzaine de kilomètres seulement, mais sur une nouvelle branche du fleuve, est alors créée. Cependant l’Egypte connaît de graves difficultés et perd son unité : c’est le début de la troisième période intermédiaire, dont deux dynasties, la XXIe et la XXIIe, auront Tanis pour capitale.
Les pharaons de ces deux dynasties, qui règnent essentiellement sur la Basse-Egypte, ambitionnent de faire alors de Tanis la Thèbes du Nord. Pour atteindre ce but, ils ne reculent devant rien et font déplacer des sanctuaires et quantité de monuments depuis d’autres villes du delta. Les temples de Pi-Ramsès, située à une quinzaine de kilomètres, sont ainsi démontés et transportés jusqu’à Tanis.
L’abondance de monuments remontant à ce pharaon explique que les archéologues qui fouillent Tanis au XIXe et au début du XXe siècle pensent avoir découvert Pi-Ramsès, dont l’emplacement était aussi perdu.
La stèle récemment découverte provient donc probablement de cette cité. En granit rose, elle dépeint le pharaon Ramsès II, qui fait notamment une offrande à une divinité. Elle sera exposée dans le musée en plein air dont les travaux ont occasionné sa découverte, et qui vise à créer une collection de statues et de stèles provenant des nombreux temples que comptait la ville antique et notamment ceux dédiés à la déesse Mut ou aux dieux Horus et Amon.