Grands sites archéologiques de la Mésopotamie et de l’Assyrie
La Mésopotamie est l’un des berceaux de la civilisation, où ont pris naissance des phénomènes qui ont profondément marqué le développement humain par la suite : agriculture, écriture, religion, naissance des villes… Dans tous ces domaines, la Mésopotamie a eu une importance particulière, influençant profondément ses voisins.
L’histoire de la région, très ancienne, n’en est que plus complexe de par l’enchevêtrement des époques et des civilisations qui s’y sont succédées. Cette page ne prétend pas à l’exhaustivité, mais espère présenter les principales civilisations qui ont façonné la région et les sites archéologiques importants qui y sont associés.
LA CIVILISATION SUMERIENNE ET SES CITES-ETATS
La civilisation sumérienne est l’une des premières civilisations de l’histoire humaine, ayant émergé dans le sud de la Mésopotamie (actuel Irak) vers -4500 av. J.-C. Elle connaît son apogée entre -3500 et -2300, avant de disparaître vers -2000. De nombreux aspects de sa culture et de ses réalisations sont cependant préservés et transmis aux civilisations ultérieures, notamment les Akkadiens et les Babyloniens.
La civilisation sumérienne était organisée en cités-États indépendantes, chacune gouvernée par un roi (ensi) et un conseil d’anciens. Ces cités-États rivalisaient souvent pour le contrôle des ressources et du territoire, ce qui a conduit à des conflits fréquents.
Les Sumériens ont apporté de nombreuses avancées dans divers domaines, tels que les mathématiques, l’astronomie, l’architecture et l’agriculture. Ils ont développé un système de numération en base 60, qui a influencé notre système de mesure du temps actuel (60 secondes dans une minute, 60 minutes dans une heure). En astronomie, ils ont établi les premières cartes stellaires et ont divisé l’année en 12 mois. Dans le domaine de l’architecture, les Sumériens sont connus pour avoir construit des temples monumentaux appelés ziggourats, ainsi que des systèmes d’irrigation et de canaux sophistiqués pour soutenir leur agriculture. Les Sumériens sont particulièrement connus pour avoir inventé l’écriture cunéiforme, l’une des premières formes d’écriture, qui a permis de consigner des informations sur l’administration, la religion, la littérature et l’histoire. Cette écriture a été adoptée par d’autres civilisations de la région, facilitant ainsi les échanges culturels et commerciaux.
En matière de religion, les Sumériens étaient polythéistes et leur panthéon comptait un grand nombre de dieux et de déesses associés à divers aspects de la nature et de la vie quotidienne. Les Sumériens croyaient que les dieux avaient créé l’humanité pour servir et prendre soin d’eux, et que les rois sumériens étaient des intermédiaires entre les dieux et leur peuple.
Plusieurs grandes cités-Etats sumériennes ont laissé des vestiges archéologiques impressionnants.
Uruk, la cité de Gilgamesh
Autre cité-État sumérienne majeure, Uruk était située près de la ville actuelle de Samawa en Irak. Fondée vers -4000, elle connus sont apogée durant la période d’Uruk (environ 4000-3100 avant notre ère, étendant son réseau commercial vers l’Anatolie, la Syrie et le golfe persique. Uruk est associée au mythe de Gilgamesh, roi légendaire de la ville. Elle comptait aussi d’importants monuments, comme sa ziggourat dédiée au dieu Anu et ses remparts massifs.
Ur et sa ziggourat
Ur était une importante cité-État sumérienne située près de la ville moderne de Nasiriyah en Irak. Fondée vers -3800, Ur devint l’une des villes les plus puissantes et influentes de la civilisation sumérienne. Centre commercial et culturel important, avec des contacts commerciaux avec l’Egypte, la Perse ou l’Indus, la cité prospéra particulièrement pendant la 3e dynastie d’Ur (environ 2112-2004 avant notre ère). En témoigne son architecture, avec sa ziggourat dédiée au dieu-lune Nanna (ou Sîn). De plus, le Code d’Ur-Nammu est l’un des plus anciens connus.
Nippur, cité sacrée d’Enlil
Située entre les fleuves Tigre et Euphrate, près de la ville moderne d’Afak en Irak, Nippur avait une position centrale en Mésopotamie. Fondée vers -5000, elle fut un centre religieux et intellectuel renommé et l’une des cités les plus sacrées pour les Sumériens. Son temple principal, appelé Ekur, était considéré comme le centre du monde et consacré à Enlil, dieu de l’air à la tête du panthéon. L’influence de Nippur fluctua autour du temps, mais elle joua un rôle essentiel dans la préservation et la transmission de la civilisation sumérienne aux civilisation ultérieures.
Lagash
Cette cité se trouvait sur la rive orientale de l’Euphrate, dans la partie sud-est de l’Irak actuelle. Fondée vers -3500, Lagash fut une des cités les plus influentes des Sumériens durant plusieurs siècles et s’affirma comme un centre économique, culturel et politique prospère. La cité était réputée pour ses réalisations artistiques, son système d’irrigation avancée et ses innovations sociales de rois réformateurs comme Urukagina. Son monument le plus impressionnant était son temple principal, appelé E-ninnu, consacré à la divinité tutélaire de la cité, Ningirsu.
La disparition de la civilisation sumérienne ne signifie pas que ses cités aient disparues avec elles. La plupart traversent le temps et sont parfois des cités importantes durant d’autres époques.
L‘EMPIRE AKKADIEN
La civilisation akkadienne a émergé vers -2350, après la chute de la domination sumérienne. Elle a connu son apogée sous le règne de Sargon d’Akkad et de ses successeurs, jusqu’à environ -2150. Elle décline alors rapidement sous l’effet d’invasions étrangères et de conflits internes. Bien que plus courte que la civilisation sumérienne, la période akkadienne a pourtant eu un impact culturel significatif sur les civilisations ultérieures, notamment les Babyloniens et les Assyriens.
Contrairement aux Sumériens, les Akkadiens ont réussi à unifier une grande partie de la Mésopotamie sous un seul empire, gouverné par un roi puissant. Cette unification a permis une plus grande stabilité politique et des échanges culturels et commerciaux accrus entre les différentes régions. Ils ont repris un certain nombre de traits sumériens, comme l’écriture cunéiforme qu’ils ont utilisé pour transcrire leur propre langue, l’akkadien, ou encore leur système de numération. Mais ils ont aussi apporté des contributions importantes dans divers domaines, tels que les mathématiques, l’astronomie, la littérature et l’art.
Leur panthéon comprenait de nombreux dieux et déesses sumériennes, ainsi que des divinités proprement akkadiennes. Parmi les réalisation les plus notables de la civilisation akkadienne, on peut noter la création d’une armée professionnelle et d’un réseau de routes facilitant le commerce et les communications dans leur empire. Ils ont aussi développé un style artistique distinct, caractérisé par des sculptures et des bas-reliefs représentant des scènes de guerre, de chasse et de vie quotidienne.
Durant la période akkadienne, plusieurs cités sumériennes qui leur sont désormais soumises demeurent des centres très importants, comme Nippur ou Uruk. Mais d’autres centres prennent aussi de l’importance et reflètent les réalisations proprement akkadiennes.
Akkad, la capitale perdue
Akkad était la capitale de l’Empire akkadien, fondée par Sargon d’Akkad vers -2334. La cité est créée pour servir de centre politique, économique et culturel de l’empire. Mais la ville est détruite en -2154, et son emplacement n’a toujours pas été déterminé. Les archéologues continuent de recherche l’emplacement d’Akkad, et pensent que la ville devait se trouver dans la région centrale de l’actuelle Irak, entre les villes de Bagdad et de Samarra.
Sippar
Sippar était située sur l’Euphrate, au nord de Babylone, dans l’Irak actuel. La ville remonte à la période sumérienne, mais elle a gagné en importance sous la domination akkadienne. C’était alors un centre religieux et culturel majeur consacré au dieu soleil Shamash. La cité était divisée en deux parties, séparées par le fleuve, l’une consacrée à Shamash, et l’autre dédiée à la déesse Annunitum. Chacune était entourée de murs et abritait des temples et des palais. Sippar était aussi un centre d’apprentissage et de savoir, et abritait une population cosmopolite de Sumériens, d’Akkadiens et d’autres groupes ethniques. La cité reste un centre religieux important jusqu’à la période néo-babylonienne.
Périodes préhistorique et protohistorique