Jérusalem, archéologie de la ville trois fois sainte
Ville sainte pour les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans, Jérusalem est l’une des villes les plus . Cette histoire riche, complexe et tumultueuse est visible dans l’architecture de la ville même, palimpseste des différentes époques et civilisations qui s’y sont succédées. Si Jérusalem est un musée à ciel ouvert, son sous-sol est aussi le gardien de multiples secrets. Le caractère exceptionnel de la ville fait de l’archéologie de Jérusalem un sujet sensible, car la moindre découverte archéologique peut prendre une signification particulière ou devenir un sujet politique.
Découverte d’un aqueduc antique de 300 mètres de long à Giv’at Hamatos.
Les fouilles, réalisées lors de travaux archéologiques avant la construction de logements dans le quartier de Giv’at Hamatos, ont révélé un tronçon de 300 mètres de long construit par le roi Hérode (-37 à -4) il y a environ 2000 ans. Sous le règne de ce roi, le plus important de l’époque dite « du Second Temple » (faisant référence au Temple de Jérusalem), la population de la ville a connu une forte période de croissance. Les sources et l’eau stockée dans les citernes ne suffisait plus à alimenter les besoins croissant de la population. Face à cette situations, le roi Hérode et plus largement sa dynastie, les Hasmonéens (qui règnent au IIe et Ier siècles avant notre ère), ont construit deux aqueducs (supérieur et inférieur) pour remédier à la situation. Pour l’époque, il s’agissait d’un des projets hydrauliques les plus grandioses et sophistiqués.
L’eau était captée dans la région de Bethléem et transportée vers Jérusalem en utilisant le principe du siphon des vases communiquant, basé sur la force de gravité. Après la fin de la dynastie hasmonéenne, l’intégration de Jérusalem à l’empire romain, puis la révolte du peuple juif qui conduit à la destruction de la ville en 70 de notre ère, la 10e légion romaine, stationnée à Jérusalem, continue d’entretenir l’aqueduc pour soutenir la colonie romaine d’Aelia Capitolina, fondée sur les ruines de la cité vaincue.
Jusqu’à présent, les archéologues ont identifié trois parties distinctes de l’aqueduc supérieur. Les deux parties les plus en aval datent de la fin de la période du Second Temple (sous les Hasmonéens) et la partie la plus en amont de l’époque romaine. Lors des fouilles, les chercheurs ont aussi retrouvé 25 pièces de monnaie dans les fondations de l’aqueduc. Réparties à des distances très proches, elles y auraient été déposées comme offrandes pour attirer la chance.
Cette découverte archéologique pourrait permettre d’enfin dater avec certitude les différentes étapes de la construction des aqueducs de Jérusalem.