Les pyramides et la nécropole d’Abousir : les récentes découvertes archéologiques

Moins connu que le site de Guizeh avec les grandes pyramides, ou que la nécropole de Saqqarah, avec la pyramide à degrés de Djézer, Abousir compte cependant parmi les grandes nécropoles royales situées près de Memphis, la capitale de la Basse-Egypte et l’une des grandes métropoles de l’antiquité.


Les pharaons Ouserkaf et Sahourê et l’établissement d’une nouvelle nécropole dynastique.

Tout commence lorsque Ouserkaf, le premier souverain de la cinquième dynastie (environ -2500 à -2350), décide de faire édifier un temple solaire sur un promontoire en bordure du désert, à Abousir (aujourd’hui au sud d’Abou Gourab). Le choix d’Abousir, sans signification particulière à l’époque, et les raisons de cette construction innovante (il s’agit de l’un des tous premiers temples solaires), restent incertaines. Ouserkaf fait cependant construire son complexe funéraire à Saqqarah.

C’est son fils Sahourê, l’un des rois les plus importants de la cinquième dynastie, qui décide d’abandonner Saqqarah et d’être le premier pharaon à se faire inhumer à d’Abousir – ses successeurs l’imiteront.

Il y fait construire un complexe funéraire suivant le modèle de ceux de l’Ancien Empire. Aujourd’hui en ruine, il est pourtant encore complet et on peut y reconnaître les structures qui composaient les complexes funéraires royaux à cette période : temple bas, chaussée d’accès, temple haut et pyramide. Celle-ci, à face lisse, dominait à l’origine à près de 47 mètres de hauteur tandis que sa base, légèrement rectangulaire suite à une erreur de calcul, mesurait environ 79 mètres de côté. Se dressant sur le promontoire rocheux dominant la vallée et le lac d’Abousir en contrebas, elle était revêtue d’un parement de calcaire fin. Décoré de plus de 10000 m² de bas-reliefs finement sculptés, dont certains sont considérés comme sans équivalent dans l’art égyptien.

Ruines et reconstitution du complexe funéraire de Sahourê à Abousir
Ruines et reconstitution du complexe funéraire de Sahourê à Abousir

Les pyramides et complexes funéraires des successeurs de Sahourê de la Ve dynastie.

Par la suite, de nombreux pharaons de la Ve dynastie choisissent eux aussi le site d’Abousir pour y faire élever leurs complexes funéraires, comprenant leur propre pyramide et des mastabas pour leurs épouses, enfants ou courtisans, ainsi que leurs temples du soleil. Cependant, la dynastie oscille entre Abousir et le nord de Saqqarah, où plusieurs pharaons préfèrent faire construire leur pyramide. Cependant les deux sites ne sont pas très éloignés géographiquement parlant.

Le site archéologique d’Abousir comprend notamment :

  • la pyramide de Néferirkarê Kakaï
  • la pyramide de Néferefrê Isi. Elle fut achevée à la hâte sous forme d’un mastaba, probablement à cause de la mort prématurée du pharaon
  • la pyramide, à peine commencée, du mystérieux Chepseskarê, un souverain obscur au règne bref et à la chronologie incertaine, peut-être un usurpateur
  • la pyramide et le temple funéraire, inachevés, de Néferefrê
  • la pyramide de Niouserrê, qui construit, fait achever ou restaurer pour lui-même, ses épouses et ses prédécesseurs six pyramides à Abousir, ainsi que son temple solaire appelé Shesepibrê 

Le temple solaire de Menkaouhor, successeur de Niouserrê, n’a pas encore été localisé et se trouve peut-être à Abousir, même si sa pyramide a été construite à Saqqarah-nord.

Le pharaon Djedkarê Isési, son successeur, choisit lui aussi de faire construire sa pyramide à Saqqarah nord, mais plusieurs membres de la famille royale font constuire leurs mastabas à Abousir. Ounas, le dernier roi de la Ve dynastie, et les rois de la VIe dynastie, préféreront de nouveau Saqqarah pour accueillir leur sépulture et l’activité d’Abousir comme nécropole royale prend fin.

Pyramides de Niouserrê et de Néferirkarê Kakaï à Abousir, nécropole des pharaons de la Ve dynastie près de Memphis.
Pyramides de Niouserrê (à gauche) et de Néferirkarê Kakaï (à droite) à Abousir.

Par ailleurs, le temple du soleil de Neoussere se trouve directement au nord d’Abousir.

Reconstitution du temple solaire de Neoussere à Abousir.
Reconstitution du temple solaire de Niouserrê à Abou Ghorab, non loin d’Abousir.

Les découvertes archéologiques majeures à Abousir.

Le site archéologique est la principale source d’informations sur la cinquième dynastie, et fait l’objet d’études approfondies par des équipes tchèques et égyptiennes.

En janvier 2015, une équipe tchèque découvre le tombeau de « l’épouse du roi » et de la « mère du roi », la reine Khentkaous III, dans la nécropole entourant la pyramide de Néferefrê. Ce personnage, enterré sous le règne de Niouserrê, pourrait être l’épouse de Néferefrê et la mère du pharaon Menkaouhor, comme le suggère la position de sa tombe près de la pyramide de Néferefrê.

En 2017, la tombe de Cheretnebty, fille jusqu’alors inconnue de Niouserrê, a été fouillée à Abousir-sud sous la direction de l’archéologue tchèque Miroslav Bárta. Cette princesse était mariée à un important fonctionnaire égyptien, dont le nom a disparu. Selon Bárta, ce type de mariage reflète le népotisme croissant de l’élite égyptienne et la dilution progressive du pouvoir du roi.


L’actualité archéologique à Abousir.

>> Découverte de salles inexplorées sous la pyramide du pharaon Sahourê.


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