Tombe intacte découverte à Pétra, une trouvaille archéologique rare
Pétra est un site unique au monde, alliant un milieu naturel d’une incroyable beauté à un site archéologique antique exceptionnel. Fondée autour du Ve siècle avant notre ère et capitale de la civilisation nabatéenne, Pétra était un carrefour commercial majeur durant l’antiquité et une ville comptant à son apogée plusieurs milliers d’habitants. Les vestiges de la cité, encore en grande partie ensevelis, tout comme les centaines de monuments sculptés et creusés dans les falaises de grès sur une vaste zone de plus de 250 km² en témoignent encore aujourd’hui.
Le retour à la lumière de Pétra.
Pétra avait pourtant sombré dans l’oubli pendant des siècles. C’est en 1812 qu’elle est redécouverte par l’explorateur suisse Jean Louis Burckhardt. Grâce à ses observations et à la persévérance de nombreux autres aventuriers et archéologues, les richesses de la cité ont été progressivement mises au jour. Pétra se distingue non seulement par ses temples et ses tombeaux monumentaux, mais aussi par un système hydraulique sophistiqué, essentiel à sa survie dans un environnement aride.
Aujourd’hui encore, elle continue de révéler des secrets enfouis. Récemment, des chercheurs ont utilisé des technologies de pointe telles que la télédétection électromagnétique et le radar pour sonder les sols autour du Khazneh, aussi connu sous le nom de Trésor, une structure emblématique de 43 mètres de haut. Ce joyau architectural est peut-être le monument le plus célèbre de Pétra, avec sa façade imposante taillée à même la roche. C’est au pied de cet édifice que les chercheurs ont fait une découverte remarquable.
Une découverte archéologique rare.
Après avoir obtenu le feu vert des autorités jordaniennes, l’équipe de scientifiques a entrepris des fouilles. Rapidement, ils ont mis au jour une structure cachée sous la surface : un tombeau. À l’intérieur, ils ont découvert douze squelettes, un nombre exceptionnellement élevé pour un site funéraire de Pétra. Parmi eux, un squelette tenait un calice en céramique, entouré de divers objets funéraires en bronze et en fer.
Cette sépulture, quasiment intacte, constitue une découverte majeure pour l’archéologie à Pétra. En effet, la plupart des autres tombes du site ont été pillées ou réutilisées au fil des siècles.
Un voyage dans le temps jusqu’au règne d’Arétas IV.
Les premières analyses des sédiments entourant le tombeau révèlent qu’il date du début du premier siècle de notre ère. A cette époque, Pétra était gouvernée par le roi nabatéen Arétas IV, surnommé « Philopatris » pour son amour de la patrie. Ce souverain, souvent décrit comme l’un des plus grands rois de Pétra, a régné de -9 avant notre ère jusqu’à 40 de notre ère. Sous son règne, la cité prospérait grâce à son rôle stratégique dans le commerce caravanier entre l’Arabie, l’Égypte et la Méditerranée.
La redécouverte de cette sépulture intacte au cœur de Pétra n’est qu’un nouveau chapitre dans l’histoire de cette cité qui ne cesse de surprendre. Les perspectives de recherches qu’elle offre pourrait permettre de renforcer notre compréhension de la complexité et de la richesse de la culture nabatéenne. Le tombeau et ses artefacts pourraient offrir de nouveaux aperçus sur les pratiques funéraires et la vie quotidienne de cette civilisation qui a su dominer un territoire désertique en maîtrisant les ressources en eau, et en devenant une plaque tournante du commerce antique.