Les sites et monuments archéologiques et historiques de Thessalonique

Thessalonique, une ville au riche patrimoine antique et médiéval.

Thessalonique, la deuxième plus grande ville de Grèce, est un véritable trésor pour les amateurs d’histoire et d’archéologie. Fondée en -315 par le roi Cassandre de Macédoine, la ville a été un carrefour culturel et commercial majeur tout au long de son histoire, en raison de sa position stratégique sur la voie Egnatia, qui reliait l’Europe et l’Asie.

Aujourd’hui, Thessalonique est parsemée de sites historiques et archéologiques qui témoignent de son passé riche et complexe, allant des vestiges de l’époque romaine, comme la célèbre Rotonde de Galère et l’Arc de Galère, aux églises byzantines inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, en passant par ses fortifications.


Thessalonique durant l’antiquité hellénistique et romaine.

Thessalonique a été fondée en 315 avant notre ère par le roi Cassandre de Macédoine, qui a nommé la ville en l’honneur de sa femme, Thessaloniki, la demi-sœur d’Alexandre le Grand. Cette nouvelle fondation a lieu sur, ou tout près du site de l’ancienne cité de Therma (dont on ne sait presque rien) et de 26 autres villages des environs. Faisant partie du royaume hellénistique de Macédoine, la cité est dotée de bâtiments publics et de son premier système de fortifications.

En -168, la Macédoine est conquise par les Romains. Thessalonique continue de prospérer, d’autant plus que la ville se trouve sur la Via Egnatia, reliant Dyrrachium (aujourd’hui en Albanie) et par delà l’Italie à Byzance, et par delà l’Asie. Son port est aussi très actif. A la fin de la période romaine, sous Galère (293-311), Thessalonique devient un lieu de résidence impériale qui se traduit par un important remodellement urbanistique et la construction d’importants monuments.

Au cours de la période antique, Thessalonique est un creuset de cultures et de religions, avec des communautés grecques, romaines et juives. C’est aussi un centre précoce du christianisme, et cette diversité culturelle laisse une empreinte durable sur la ville.


Thessalonique, métropole de l’empire byzantin.

L’importance de Thessalonique ne se dément pas durant l’antiquité tardive et le début de la période byzantine. Mais la perte des territoires byzantins en Egypte, en Syrie et en Afrique du Nord, renforce l’importance de Thessalonique au sein de l’empire byzantin. La ville devient la deuxième plus grande cité byzantine après Constantinople et fait l’objet d’attentions particulières de la part du pouvoir impérial.

Elle est dotée d’une importante forteresse et de puissants remparts qui ne parviennent cependant pas toujours à la protéger des envahisseurs : la cité est pillée par les Arabes en 904, prise et détruite par les Normands en 1185, puis par les Croisés en 1204. Elle est disputée entre les Turcs et les Byzantins à la fin du XIVe et du XVe siècle, passe sous le contrôle de Venise entre 1423 et 1430 avant d’être définitivement conquise par les Turcs. Malgré ces tumultes politiques, la ville connaît une grande prospérité au Moyen-Âge : elle comptait peut-être 150000 habitants au XIIe siècle.


A l’époque ottomane et moderne, un creuset culturel.

Thessalonique demeure une ville diverse durant la période ottomane, avec une très forte communauté juive renforcée par l’expulsion des Juifs d’Espagne en 1492 et des populations turques, bulgares et occidentales. La ville connaît de nombreux aléas au XXe siècle qui ont contribué à radicalement changer sa physionomie. Devenue grecque en 1912, elle est ravagée par un gigantesque incendie en 1917, puis voit sa population juive déportée en 1943. Aujourd’hui, elle conserve néanmoins de sa riche histoire un patrimoine considérable s’étalant sur plus de 2000 ans et comptant notamment d’importants vestiges romains et byzantins.


Le patrimoine antique de Thessalonique : monuments et sites archéologiques.

Le Forum romain.

Ce complexe architectural a été construit au IIe siècle de notre ère pour servir de centre politique et commercial de la ville. Il comprenait des bâtiments publics, des temples, des boutiques et des colonnades. Aujourd’hui, c’est un site archéologique en plein air qui permet aux visiteurs de se promener dans les ruines de l’ancienne cité antique.

La Rotonde de Galère.

Ce monument circulaire a été construit au début du IVe siècle comme mausolée pour l’empereur romain Galère. Il a par la suite été transformé en église chrétienne, puis en mosquée ottomane. Aujourd’hui, la Rotonde est un musée qui conserve partiellement sa décoration de mosaïques byzantines ainsi que des objets archéologiques.

L’Arc de Galère.

Cet arc de triomphe a été construit en 298 pour célébrer la victoire de Galère sur les Perses. Il est orné de reliefs sculptés représentant des scènes de bataille et de sacrifice, et constitue aujourd’hui l’un des monuments les plus emblématiques de Thessalonique.


Le patrimoine paléochrétien et byzantin de Thessalonique.

Les remparts de Thessalonique.

Les fortifications de la cité ont été construites à l’origine au IVe siècle de notre ère, à une époque où Thessalonique était menacée par les incursions barbares. Elles ont été constamment renforcées et agrandies au fil des siècles, en particulier sous le règne de l’empereur Théodose II (408-450), mais également par de nombreux empereurs byzantins jusqu’au XVe siècle, comme en témoignent un grand nombre d’inscriptions. Aujourd’hui bien conservés, les remparts constituent l’un des ensemble défensif byzantin les mieux conservés avec ceux de Constantinople.

L’église Saint-Démétrios.

Cette église byzantine du VIIe siècle, dédiée à Saint Démétrios, le saint patron de Thessalonique, suit le plan basilical à trois nefs typique de l’architecture des églises de la fin de l’antiquité et du début de la période byzantine. Bien que fortement endommagée par l’incendie de 1917, elle conserve des mosaïques byzantines du VIIe siècle.

L’église d’Acheiropoietos.

Cette petite église construite sur les fondations d’un bâtiment romain plus ancien remonte au Ve siècle. Elle est célèbre pour son iconostase en bois sculpté et ses fresques byzantines, remontant au XIIIe siècle, qui en font un exemple remarquable de l’art byzantin.


Les monuments ottomans et modernes.

La Tour Blanche.

Ce monument emblématique de la ville, situé sur le front de mer, a été construit au XVe siècle, à l’époque ottomane, sur les fondations d’une ancienne tour byzantine.


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Crédits photographiques (si non mentionnés): archeoblogue