Important trésor médiéval en or retrouvé par la police en Bulgarie
Un important trésor médiéval comprenant plusieurs bijoux en or et pierres semi-précieuses a été accidentellement découvert par la police dans la ville de Kazanlak, dans le centre de la Bulgarie. L’attention des policiers a été attiré par le « comportement suspect » de deux hommes dans une jeep, qui les a conduit à la découverte de ce trésor. Les autorités ont dans un premier temps pensé qu’il remontait à l’antiquité, car Kazanlak se situe dans ce que l’on appelle la vallée des rois thraces. Cette zone riche est riche en tombes de ce peuple, qui vivait en Bulgarie durant l’antiquité et qui connait son apogée avec le royaume des Odryses, entre le Ve et le IIIe siècle avant notre ère, et a livré de plusieurs trésors souvent composés d’objets en or finement ouvragés.
Un trésor médiéval en or et pierres semi-précieuses pesant 3 kilos.
Mais finalement, le trésor s’est révélé remonter à l’époque du Second Empire bulgare (1186 à 1396/1422). L’archéologue Radoslav Petkov, du musée d’histoire de Kazanlak qui a expertisé les objets, estime qu’ils sont probablement du XIVe siècle – même s’il faudrait des recherches plus poussées pour en savoir davantage.
« Il s’agit probablement du trésor d’une princesse, ou d’une femme de haut rang, pour ainsi dire, du XIIIe ou XIVe siècle » a confirmé le professeur Ovcharov, du Musée archéologique de Sofia. Il considère que les objets pourraient provenir de Kran, une cité majeure du second empire bulgare, dont les ruines de la forteresse sont situées à 5 km seulement au nord de Kazanlak. « C’était un Etat semi-indépendant à cette époque, siège du despote Aldimir (assassiné vers 1305), un des plus puissants aristocrates à ce moment. »
Le trésor est composé de différents objets archéologiques : des boucles d’oreilles, un bracelet, un collier, une tiare et plusieurs pièces, en or et pierres semi-précieuses. La police a aussi retrouvé des fragments de céramique et une pierre tombale. Même si l’origine du trésor est encore obscure, les autorités locales ont déjà réclamé qu’il soit versé au musée d’histoire de Kazanlak.
Le pillage archéologique, un business florissant.
Les deux hommes arrêtés avaient tous deux un passé criminel, mais pas dans le pillage de site archéologique. Ils ont refusé de révéler comment ils avaient acquis le trésor et les autres objets troués dans leur jeep, et la police enquête à présent pour tâcher de déterminer s’ils tentaient de faire passer leur butin à l’étranger. Ils encourent 6 ans de prison, même si la majorité des chasseurs de trésors officiant illégalement en Bulgarie s’en tirent généralement avec des peines avec sursis.
Or le pillage est une activité pratiquée à grande échelle en Bulgarie, où de nombreux sites archéologiques sont endommagés tous les jours. Il a particulièrement pris son essor avec la chute du communisme en 1989, qui a paupérisé une grande partie de la population. Les estimations de son poids économique dans le pays varient, mais on considère qu’il serait la deuxième activité la plus enrichissante pour la mafia bulgare après le trafic de drogues.
Différentes estimations récentes d’ONG ou d’autorités montrent le poids de ces activités dans le pays. Même si leurs résultats varient, elles estiment qu’entre 200 et 500000 Bulgares pourraient y être impliqués, de près ou de loin – la plupart appartenant aux couches sociales les plus défavorisées. Ces trafics généreraient un revenu annuel d’au moins 260 millions d’euros, tandis que d’autres études considèrent que chaque année, des objets archéologiques représentant une valeur d’un milliard de dollars quittent illégalement le territoire.
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