Une sépulture familiale intacte découverte à Milas
La découverte d’une tombe de marbre sur un chantier du district de Milas, dans la province turque de Muğla, a conduit à la mise à jour d’une sépulture familiale vieille de 2400 ans, qui se trouvait sur l’ancienne route sacrée antique reliant la cité antique au sanctuaire de Labraunda. Epargnée par le pillage, elle a déjà livré un nombre considérable d’objets.
Mylasa et les Hecatomnides.
Mylasa est probablement fondée par les Cariens au VIIe siècle et s’hellénise lentement au cours des siècles. Au Ve siècle, la ville passe sous la domination des Perses achéménides. Suite à une révolte, le roi Artaxerxes réorganise toute la région et élève la Carie en satrapie, qu’il confie à un noble originaire de Mylasa, Hecatomnos.
Celui-ci y installe sa capitale et transmet son pouvoir à cinq de ses enfants qui règneront successivement. Les plus connus sont Mausole, qui transfère sa capitale à Halicarnasse, et sa sœur-épouse Artemisia II, qui fait édifier après la mort de son mari le célèbre mausolée d’Halicarnasse, l’une des sept merveilles du monde antique.
La dynastie ne survit cependant pas à cette génération : Ada, une autre fille d’Hecatomnos, adopte Alexandre au moment de l’expansion macédonienne afin qu’il puisse lui succéder, et l’histoire de Mylasa à l’époque hellénistique et romaine se fond dès lors avec celle des autres villes de Carie.
Une chambre funéraire intacte.
Loin d’être aussi monumental que l’édifice construit pour Mausole, la qualité architecturale de cette sépulture familiale, ainsi que le matériel découvert, montrent cependant qu’elle appartenait à une famille importante. Remontant à l’époque des Hecatomnides, elle a continué à être utilisée jusqu’à l’époque romaine.
Six squelettes adultes ont été trouvés à l’intérieur, ainsi des récipients contenant les restes de six autres personnes incinérées. Tous appartenaient à la même famille et ont été enterrés avec des offrandes. Les archéologues ont aussi trouvé la tombe d’un enfant, inhumé avec un collier en os, une trouvaille jusqu’alors inédite.
Cette sépulture familiale ayant été épargnée par les pilleurs de tombes, un total de 103 objets ont été retrouvés, et les chercheurs s’attendent à en trouver d’avantage. Ils remontent à la période hellénistique et romaine, et comprennent des lampes en terre cuite, des coupes d’offrandes ou d’usage quotidien, des objets cosmétiques et de nombreux fils dorés.