Près du Loch Ness, pas de monstre mais des tombes du néolithique à l’âge du bronze
Qui n’a pas entendu parler du monstre du Loch Ness ? Mais la célébrité mondiale de ce lac, née dans les années 1930, est somme toute bien récente en comparaison de son histoire millénaire.
Des fosses néolithiques.
C’est ce dont attestent les fouilles menées à Lewiston, un petit village situé à quelques centaines de mètres des rives du lac, du côté ouest. Loin d’éclaircir le mystère de Nessie, elles mettent cependant en lumière l’ancienneté du peuplement dans la zone. En effet, les archéologues ont dégagé plus de 35 fosses néolithiques, disposées en six grands groupes. Elles contenaient des blocs carénés brisés, des éclats de silex et de quartz, des outils grossiers en pierre et d’autres, plus fins, en silex. Le tout était mêlé à des céréales brûlées et à des coquilles de noisettes. La datation au radiocarbone de noisettes et de charbon de bois a permis d’établir que l’activité funéraire associée aux fosses découvertes avait été d’assez courte durée, une quarantaine d’années entre 3661 et 3532 avant notre ère, qui correspond dans la région à une période de transition entre le début et le milieu du néolithique.
La configuration spatiale des fosses suggère qu’elles auraient pu être disposées autour de structures éphémères circulaires ou plus rectangulaires, ou d’éléments naturels comme des arbres. Il ne s’agit cependant que d’hypothèses, car aucune preuve directe de l’existence de telles structures n’a été mise au jour.
L’occupation funéraire de l’âge du bronze.
Mais le site a également fourni d’autres traces d’occupation funéraire, celles-ci plus récentes : six sépultures de l’âge du bronze (une fosse et cinq cistes, c’est à dire de petites sépultures individuelles se présentant sous la forme d’un caisson ou d’un coffre en pierre, et recouvert de dalles ou de pierres. Ces tombes se situent sur une légère élévation et sont approximativement alignées sur environ 300 mètres.
Même si deux des cistes étaient complètement intactes, des restes humains n’ont été retrouvées que dans une seule. Cependant l’analyse des phosphates des sols de la fosse et de l’autre ciste intacte a confirmé qu’elles avaient abrité des ossements humains. Deux pots à bec, un gobelet décoré, un protège poignet en pierre et un couteau en silex ont également été retrouvés.
La datation au radiocarbone des ossements retrouvés, ainsi que l’analyse stylistique des gobelets, permettent d’affirmer que le cimetière a été en activité au moins entre 2290 et 1900 avant notre ère, à une époque de transition vers l’âge du bronze.
Les recherches ont aussi apporté d’autres informations sur les rites funéraires de l’époque : ainsi l’une des cistes contenait les restes d’une crémation, tandis qu’une autre a livré une pierre gravée de motifs géométriques typiques du IVe millénaires, laissant penser aux chercheurs qu’elle a provenait probablement d’un monument du néolithique tardif et a été réutilisé par les hommes de l’âge du bronze.
Les recherches se poursuivent sur le site, et les chercheurs espèrent rassembler davantage d’informations sur les pratiques rituelles de l’âge du bronze et la fonction exacte des fosses du néolithique.
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