Plus de 300 géoglyphes découverts dans la Pampa de Nazca grâce à l’IA
Des archéologues de l’Université Yamagata au Japon, en collaboration avec le ministère de la Culture du Pérou, ont découvert 303 nouveaux géoglyphes dans la région de la Pampa de Nazca, au Pérou.
Les géoglyphes sont des motifs créés au sol en manipulant les pierres de surface, une tradition qui a vu le jour vers le Ier siècle avant notre ère, pendant la période initiale de Nazca (100 avant notre ère à 50 de notre ère) et qui a perduré jusqu’au XVe siècle pendant la période Ica. Ces dernières années, de nombreuses recherches au sol ou en utilisant les images satellites ont déjà permis d´identifier de nombreux motifs jusqu´alors inédits, comme en 2019 ou plus de 140 formes avaient été identifiées, ou encore en 2020 lorsque la figure d´un chat d´une envergure de 37 mètres avaient été retrouvée.
L’utilisation combinée de drones et de la technologie avancée d’Intelligence Artificielle (IA), développée en partenariat entre l’Institut Nazca de l’Université Yamagata et IBM Research, a permis des avancées majeures dans l’étude de la Pampa de Nazca, et a plus que doublé le nombre de géoglyphes connus.
Selon un article publié dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) : « Même avec des exemples d’entraînement limités, l’approche IA développée s’est avérée efficace pour détecter les géoglyphes de type relief plus petits, qui, contrairement aux géoglyphes géants de type lignes, sont très difficiles à discerner. L’amélioration du recensement des géoglyphes figuratifs nous permet d’analyser leurs motifs et leur répartition à travers la Pampa de Nazca. »
Les nouveaux géoglyphes comprennent des représentations humaines (anthropomorphiques) et animales, ainsi que des formes géométriques et des lignes. Contrairement aux célèbres lignes de Nazca, ces plus petits géoglyphes se trouvent souvent le long des anciens chemins et sont considérés comme beaucoup plus anciens.
Les archéologues de l’Université Yamagata expliquent que ces nouveaux géoglyphes seraient liés à des activités quotidiennes, servant de marqueurs de routes de voyage, de représentations de groupes sociaux, ou encore utilisés dans des rituels à petite échelle. D’autres théories suggèrent qu’ils auraient été créés pour être vus par des divinités depuis les airs ou qu’ils servaient de calendrier avec des alignements astronomiques.
Crédits photographiques : gob.pe