Découverte archéologiqueGrèce antique

Une tête de statue du dieu Hermès découverte à Athènes

C’est lors de travaux d’assainissements dans le centre d’Athènes qu’une tête en pierre a été mise au jour. Elle représente Hermès, l’une des douze divinités majeures du panthéon de la Grèce antique. Malgré son importance et sa popularité, Hermès n’avait pas de grand sanctuaire dans le monde hellénique. C’est seulement en Egypte, où il était associé au dieu Thôt, qu’il était vénéré dans la ville, aujourd’hui presque totalement disparue, d’Hermopolis Magna.

L’hermaï retrouvé à Pergame, copie romaine de l’original.
La statue retrouvée à Athènes présente les mêmes caractéristiques.

En revanche, une forme ancienne du culte d’Hermès, notamment dans l’Attique, s’adressait aux hermaï, ou stèles hermaïques. Ces stèles (dont les ancêtres étaient probablement de simples empilements de pierres) représentaient plus ou moins grossièrement le dieu Hermès : il s’agissait souvent d’un buste surmontant un bloc quadrangulaire orné d’un appareil génital masculin. Les hermaï avaient pour fonction de marquer les limites et de les sanctifier : on les trouvait aux carrefours, aux frontières, aux portes etc. Sur les hermaï, le dieu est représenté à un âge mûr et barbu, ce qui est le cas de la tête retrouvée. Autrement, Hermès était plutôt figuré comme un jeune homme.

Le style de la statue retrouvée rappelle celui d’Alcamène, un célèbre sculpteur contemporain de Phidias, qui exerçait dans la seconde moitié du Ve siècle avant notre ère. Il était fréquent dans l’antiquité de copier une statue célèbre, et la tête retrouvée, dont la datation remonte, selon le ministère grec de la culture, à la fin du IVe siècle ou du début du IIIe siècle, reprendrait les caractéristiques de la statue d’Hermès d’Alcamène.

Les hermaï sont également célèbres pour avoir fait l’objet d’un grand scandale, antérieur à la réalisation de la tête retrouvée. En -415, alors qu’Athènes affronte Sparte lors de la guerre du Péloponnèse et s’apprête à lancer une flotte contre une cité ennemie, Syracuse, presque tous les hermaï de la ville sont retrouvés mutilés – il est peu clair si les profanations visaient le visage, le sexe ou les deux. Toujours est-il que l’émotion fut grande et impliqua des figures de premiers plans de la ville, notamment Alcibiade.

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