Découverte archéologiqueRome antique

Découverte d’une mosaïque romaine dans la villa d’un riche pêcheur

A l’occasion d’un projet immobilier dans la ville turque de Bodrum, les ruines d’une villa romaine ont été mis au jour. Parmi les découvertes, la plus sensationnelle est celle d’une mosaïque à thème marin : rien d’étonnant, puisque cette demeure appartenait à un riche pêcheur.

Bodrum, une ville célèbre durant l’antiquité.

La ville de Bodrum, située sur la côte occidentale de la Turquie, était bien plus célèbre sous son nom antique d’Halicarnasse. La cité était en effet au IVe siècle avant notre ère une cité prospère du monde grec. Bien que soumise aux Perses et intégrée dans une satrapie, elle était gouvernée par des dynastes locaux, dont plusieurs femmes. En menant brillamment cinq navires du côté perse lors des batailles navales d’Artemision et de Salamine en -480, elle frappa les esprits de son temps – et jusqu’au nôtres, puisqu’elle inspire le personnage d’Artemisia dans le péplum 300 : la naissance d’un empire. Artémise II, quant à elle, marqua les mémoires par sa dévotion à son frère et époux Mausole : après sa mort, en plus de boire ses cendres, elle lui fit construire un monument funéraire somptueux. Si somptueux qu’il était considéré par les anciens comme l’une des sept merveilles du monde, et qu’il fit passer le nom de Mausole dans le domaine des noms communs (avec le terme de « mausolée »).
La célébrité était ainsi assurée à Halicarnasse, qui donna par ailleurs naissance à quelques autres célébrités dont Hérodote, considéré comme l’une des premiers historiens.
Place puissamment fortifiée, elle fut cependant l’un des fers de lance de la résistance perse à l’avancée macédonienne. Son siège par l’armée d’Alexandre se solda par l’incendie de la cité par ses défenseurs, conscients qu’ils ne pourraient plus tenir longtemps. Après cet épisode, la ville ne retrouva jamais sa prospérité passée, au point même que Cicéron la décrit comme « désertée ».

La villa d’un pêcheur richissime.

Elle ne l’était cependant pas complètement sous la domination romaine, au IIe siècle de notre ère, comme l’illustre la découverte qui vient d’y être faite sur un chantier immobilier. Remarquant des vestiges anciens, le promoteur y a fait appeler les autorités compétentes. Après fouilles et recherches, il a été établi que les ruines appartenaient à la villa d’un grec du nom de Phainos, qui vivait au IIe siècle de notre ère. Or ce personnage était un pêcheur, apparemment très riche au vu de sa villa, ce qui explique le thème de la trouvaille la plus intéressante : une mosaïque de 20 m au décor marin et figurant notamment une scène nautique avec une barque.
D’autres vestiges ont aussi été retrouvés : un puits, des bains, et un grand nombre d’objets, notamment des poteries, des bouteilles de parfum et des équipements de pêche.
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Le personnage de Phainos n’était d’ailleurs pas inconnu des archéologues : les premières trouvailles le concernant avaient déjà eu lieu dans les années 1890. Plus tard, lors de fouilles en centre ville, d’autres mosaïques et ruines portant sa marque avaient été exhumées.
Les objets retrouvés et la mosaïque seront relevés pour conservation, permettant ainsi aux travaux de se poursuivre.

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