Découverte archéologiqueRome antique

Découverte en Turquie d’une inscription d’Antiochos de Commagène

La découverte d’une inscription antique dans le village d’Önevler du district de Gerger à Adıyaman rappelle l’histoire du royaume de Commagène et de son plus grand souverain, le roi Antiochos Ier. Sa tombe monumentale, qui constitue le vestige le plus emblématique de cette culture disparue, se trouve non loin du lieu de la découverte, à Kımıldağı.


La découverte d’un relief sculpté par des villageois.

Le 26 septembre 2023, des villageois ayant aperçu un relief sculpté près de Kimildagi ont signalé leur découverte à la direction du musée d’Adiyaman. Les équipes compétentes ont inspecté le site et déterminé qu’il s’agissait d’une zone sacrée. Au cours de recherches complémentaires, les archéologues ont découvert le relief représentant d’un côté Antiochos donnant une poignée du main à Mithridate Ier, et comportant de l’autre une longue inscription dans laquelle le souverain donne des instructions au public et appelle ses sujets à « obéir et à respecter la loi ».

En raison du terrain très accidenté et de ses pentes rocheuses escarpées, les artefacts récupérés ont été transportés par hélicoptère militaire jusqu’à l’ancienne ville de Perre.

Un autre bas-relief situé près de la tombe d’Antiochos montre le souverain serrant la main du dieu Héraclès – Artagnès – Arès.

Un témoignage du petit royaume de Commagène.

Le Commagene était un petit royaume d’Asie Mineure qui cherchait à équilibrer son héritage iranien avec la réalité politique d’être une partie du monde gréco-romain, fortement influencé par l’hellénisme. Gouverné depuis la cité de Samosate par une dynastie qui se targuait de descendre à la fois d’Alexandre le Grand et des rois perses Achéménides, il est parvenu à conserver son indépendance et son identité pendant près de deux siècles, de -163 avant notre ère jusqu’à son intégration à la province romaine de Syrie par Vespasien en 72.

Sous Antiochos Ier, le Commagène est impliqué dans les troubles politiques de l’époque. Lors des guerres civiles romaines, Antiochos Ier soutient Pompée contre Mithridate VI, le roi du Pont. Il se proclame d’ailleurs « Philoromaios », l’ami des Romains. Mais il se considère aussi comme un dieu, et aspirait à réconcilier toutes les religions dans un syncrétisme dominé par cinq divinités : lui-même, Zeus – Ahuramazda, Apollon – Hermès – Mithra – Hélios, Artagnès – Héraclès – Arès, et Commagène. Cependant, il ne parvient finalement pas à empêcher l’intégration de son royaume et monde romaine et devient un client de Rome.

Sa tombe monumentale se trouve au sommet du mont Nemrut et constitue le vestige le plus emblématique de la culture du Commagène.

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