Fouilles d’un édifice monumental dans la capitale de Ramsès II
Un siècle après Akhénaton et l’épisode d’Amarna, le plus grand pharaon du Nouvel Empire, Ramsès II, décide lui aussi de fonder une nouvelle capitale. Ce sera Pi-Ramsès, situé dans le delta du Nil, loin des encombrants prêtres d’Amon de Thèbes et plus près du Proche-Orient convoité par les Hittites. Le pharaon en fait une ville gigantesque et monumentale, comptant de nombreux palais et sanctuaires. Mais la cité, abandonnée dès l’antiquité, n’a laissé que bien peu de vestiges. Repéré tardivement, il est encore très mal connu. Pour en savoir plus, sur le site archéologique de Pi-Ramsès, cliquez ici.
Un complexe monumental gigantesque
Autre critère pris en considération, le site se situe à la périphérie immédiate du village moderne de Qantir, dont l’expansion rapide le menace de disparition. Un problème qui concerne de nombreux sites égyptiens, dans un pays à la superficie utile réduite où la population a augmenté de 30 millions de personnes en 30 ans.
L’équipe du docteur Franzmeier a donc lancé donc une campagne de fouilles afin de mieux connaître ce site, en commençant par une zone de 200 m² dans le coin nord-ouest du complexe, où semblerait se situer l’entrée de l’édifice monumental, au lieu d’être dans l’axe du complexe, ce qui est le cas en général. Une deuxième tranchée est aussi ouverte dans une zone où l’on pense trouver l’enceinte extérieure du complexe.
Des trouvailles prometteuses
A quelques centimètres à peine sous la surface, les archéologues dégagent une multitude de murs remontant à la période pharaonique. La surface de recherche est trop limitée pour avoir une idée générale du bâtiment, mais il est déjà clair que tous les murs ne sont pas contemporains et que la stratigraphie est extrêmement dense et reflète plusieurs phases de constructions.
La découverte la plus notable de cette campagne est celle d’une fosse mortuaire d’environ 2,5 sur 8 mètres de large, dont le fond est constituée d’une couche de mortier dans laquelle sont conservées des empreintes de pieds d’enfant.
Outre cette trouvaille quelque peu émouvante, le matériau de remplissage de la fosse elle-même était tout aussi remarquable : il s’agit en effet de fragments de plâtre peint. Ils ont été nettoyés in situ, puis déplacés pour étude et conservation – leur étude sera l’objet des prochaines campagnes. Franzmeier a déclaré qu’aucun motif n’était pour le moment reconnaissable, mais qu’il s’agissait sans doute des restes de fresques murales colorées ayant couvert une surface très importante.
Nul doute que les prochaines campagnes permettront d’en savoir plus sur ce qui s’annonce comme un ensemble monumental majeur du site archéologique de l’antique Pi-Ramsès. Quant à Ramsès II, des restes momifiés au musée de Turin viennent d’être identifiés à son épouse, Néfertari.
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