Récentes découvertes archéologiques sur trois sites de Haute-Egypte
Différentes missions travaillant sur trois sites de Haute-Egypte, à Assouan, à Kom Ombo et au Gebal El-Silsila, ont annoncé récemment de nouvelles découvertes archéologiques sur leurs chantiers de fouilles respectifs.
Aux carrières de Gebal El-Silsila, quatre sépultures d’enfants.
Situé entre Edfou et Kom Ombo, presque à la jonction entre la Haute et la Basse-Egypte, ce site prend son essor au Nouvel Empire, sous la XVIIIe dynastie. A cette époque, les Égyptiens délaissent le calcaire pour le grès : de nouvelles carrières sont alors creusées, sur les deux rives du Nil, à Gebal El-Silsila, et restent en activité jusqu’à la période gréco-romaine.
Mais outre les carrières, le site semble aussi avoir eu un caractère sacré, et de nombreux sanctuaires, chapelles, stèles et cénotaphes y sont édifiés au cours du Nouvel Empire.
Aujourd’hui, la mission suédoise qui fouille la zone a annoncé la découverte de quatre sépultures d’enfants durant la dernière campagne. Selon Mostafa Waziri, le secrétaire-général du Conseil Suprême des Antiquités, ces tombes remontent à la XVIIIe dynastie (vers 1550 à 1292 avant notre ère), et plus précisément à l’époque Thoutmosis.
La première tombe a été taillée dans la roche pour un enfant décédé à l’âge de deux ou trois ans. Sa momie portait toujours des traces de bandelettes et était entourée de restes organiques provenant d’un cercueil en bois. Les trois autres tombes contenaient les restes d’enfants un peu plus âgés, morts dans une tranche d’âge comprise entre 5 et 9 ans. Deux de ces sépultures comportaient des offrandes funéraires, notamment trois amulettes en forme de scarabées et un ensemble de poteries.
D’autres sépultures avaient été trouvées lors des campagnes antérieures, mais pour Maria Nilsson, chef de la mission suédoise, les tombes récemment découvertes sont particulièrement significatives et « apportent des informations sur les coutumes funéraires à l’époque des Thoutmosis, ainsi que sur la vie sociale, économique et religieuse des gens de cette période”.
Une nécropole de la première période intermédiaire à Kom Ombo.
A quelques kilomètres plus au sud se trouve le tell de Kom Ombo. Durant l’antiquité, il s’agissait d’une ville importante, capitale d’un nome et siège d’une garnison jusqu’à l’époque gréco-romaine. Elle était aussi le sanctuaire principal du dieu crocodile Sobek. A l’époque ptolémaïque, les temples sont reconstruits et sont encore largement conservés de nos jours.
Cependant des vestiges plus anciens – mais moins visibles – ont aussi traversé le temps. Ainsi, la mission autrichienne qui travaille à Kom Ombo a fouillé cette année une grande partie d’une nécropole remontant à la première période intermédiaire et comportant un certain nombre de tombes en briques crues. De nombreuses céramiques et offrandes funéraires y ont été retrouvées.
Selon le chef de la mission, M. Foster, les recherches ont aussi révélé que le cimetière était installé sur les vestiges plus anciens d’une ville de l’Ancien Empire, qui remonterait au moins au roi Sahourê, de la Ve dynastie (2494 à 2345 avant notre ère), dont un cartouche a été découvert.
A Assouan, découverte d’une statue d’Artémis.
Enfin, dans la vieille ville d’Assouan, une mission suisse et égyptienne menée par l’égyptologue Wolfgang Muller a exhumé une petite statue de femme, en calcaire, mesurant 14 cm sur 9.
Incomplète, il lui manqué la tête, les pieds et la main droite – au complet, elle devait atteindre une quarantaine de centimètres. Son étude préliminaire a montré que son vêtement s’apparente à celui généralement porté dans les représentations de la déesse grecque Artémis. En Egypte, elle a été associée après la conquête macédonienne à la déesse Bastet, souvent représentée sous la forme d’un chat aux périodes égyptiennes les plus récentes.
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