Une trentaine de sarcophages égyptiens mis au jour près de Louxor
Une découverte présentée comme exceptionnelle, voire inédite depuis la fin du XIXe siècle, rien de moins. Une trentaine de sarcophages vieux de presque 3000 ans ont été mis à jour dans la nécropole d’El-Assassif, près de Louxor dans le sud de l’Egypte.
Le site de la découverte : la nécropole d’El-Asassif.
Ce nom ne vous dit certainement rien, car ce site archéologique n’est certes pas le plus connu de la nécropole thébaine. La gigantesque cité des morts de l’ancienne capitale de l’Egypte, Thèbes (à l’emplacement de laquelle se trouve aujourd’hui la ville moderne de Louxor) comprend en effet un grand nombre de vestiges archéologiques s’étendant sur des dizaines de kilomètres. Elle comprend ainsi des sites aussi fameux que la vallée des rois ou des reines, ainsi que les temples funéraires de nombreux pharaons comme l’Aménophium ou le Ramasséum.
Cependant, elle compte aussi beaucoup de sites archéologiques plus secondaires, mais qui réservent toutefois de belles surprises comme la nécropole voisine d’El-Khokha, où la tombe d’un scribe avait été découverte en 2017.
Non loin de là, la nécropole d’El-Assassif ne comprend pas non plus de tombes royales et était plutôt destinée aux notables. Elle fut en activité durant environ un millénaire, entre environ -1550 et -525. En fait, seules quelques tombes remontent à la XVIIIe dynastie (-1550 à -1292), tandis que la majorité (et les plus importantes) datent de la Basse-Epoque et notamment de la brillante période des XXVe et XXVIe dynasties (de -744 à -525).
Une cache de sarcophages exceptionnelle.
Comme souvent, la découverte a un peu tenu à la chance: la tête d’un des sarcophages était partiellement visible, attirant l’attention des chercheurs qui, en creusant, ont découvert les autres. Au total, 29 sarcophages recouverts par environ un mètre de sable étaient disposés les uns sur les autres sur deux niveaux.
En bon état, ils conservent encore les couleurs vivaces de leur décoration, incluant notamment des divinités et des scènes du Livre des Morts, ainsi que toutes leurs inscriptions, notamment des sortilèges devant permettre aux âmes des défunts de naviguer vers l’au-delà. Certains sarcophages portent également le nom de leur propriétaire.
Surtout, ils sont encore scellés et conservent donc leurs momies intactes. D’après la décoration des sarcophages, les chercheurs ont pu déterminer que les défunts comptaient des hommes (représentés sur les sarcophages avec les poings serrés) et des femme (avec les mains ouvertes). Il y avait aussi deux cercueils d’enfants, une découverte plutôt rare.
Qui étaient ces gens et pourquoi sont ils rassemblés ainsi ?
D’après la décoration des sarcophages, il s’agissait certainement de notables issus de ce que l’on pourrait considérer comme la « classe moyenne » égyptienne, probablement des prêtres et prêtresses et les membres de leurs familles, qui ont vécu à l’époque de la XXIIe dynastie (-945 à -720). Ils ont probablement été rassemblés et dissimulés ainsi à une époque troublée où la sécurité des sépultures ne pouvait plus être garantie, pour les protéger du pillage.
Selon le ministre des antiquités Khaled El-Enany, « c’est la première grande cache de sarcophages découvertes depuis la fin du XIXe siècle », époque à laquelle avaient été retrouvés notamment la cache de Deir-el-Bahari, où de nombreuses momies royales avaient été dissimulées durant l’antiquité pour les protéger d’éventuels pilleurs.
Les sarcophages seront transportés au Caire pour être restaurés et exposés au nouveau Grand Musée Egyptien qui devrait ouvrir en 2021.
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