Découverte archéologiqueRome antique

Villa et casernes fouillées sur le tracé du métro de Rome

La ligne C du métro n’en finit pas d’entraîner de nouvelles découvertes archéologiques, en partie liée à la profondeur à laquelle ont lieu les travaux. Après celle la mise à jour d’un tronçon du plus ancien aqueduc de Rome, ce sont les vestiges de la demeure d’un commandant qui ont été découverts dernièrement – la première de son genre dans la capitale italienne.

Une villa connectée à un complexe militaire impérial.

Les fouilles actuelles ont lieu près de la station Amba Aradam, qui se trouve aujourd’hui près de la basilique de Saint-Jean du Latran, et sur la pente méridionale du mont Caelius, l’une des sept collines de Rome. Celle-ci était connue à l’époque impériale pour abriter des résidences aristocratiques luxueuses et leurs jardins.

fouilles archéologiques métro RomeEn 2016, en fouillant à environ 12 mètres sous le niveau du sol dans le cadre de la construction de la nouvelle ligne de métro, les archéologues italiens avaient découvert un complexe militaire important. Il comprenait des casernes de cavalerie et un dortoir pour les légionnaires, et remontait à l’âge d’or de la Rome impériale. Le complexe aurait été en effet construit sous l’empereur Trajan (98-117), qui porta l’empire à son extension territoriale maximale, puis modifié sous le règne d’Hadrien (117-138).

Ces dernières semaines, c’est une villa connectée à ce complexe militaire qui a été mise à jour. Pour la surintendante archéologique de Rome, Rossella Rea, il s’agit là d' »une découverte exceptionnelle, car ni des casernes, ni une villa leur étant liée n’avaient été identifiées auparavant à Rome ».

Un logement pour les agents des services secrets romains ?

Les archéologues savent en effet que l’une des casernes du complexe militaire était destinée aux espions. « La villa  pourrait avoir été l’un des bâtiments qui hébergeaient les milices spéciales, agissant comme un service secret au service de l’empereur », a déclaré Rossella Rea au journal La Repubblica.

Ces espions, appelés frumentarii, avaient à l’origine pour tâche d’approvisionner l’armée. Cette fonction nécessitait d’incessants voyages et un réseau de contacts étendu avec les officiers militaires, les marchands, les autorités municipales et des tribus soumises à travers tout l’empire. Rien d’étonnant à ce que les frumentarii soient devenus à partir du règne d’Hadrien des informateurs et des espions relayant les informations vers Rome.

On savait déjà que certains étaient basés à Rome dans des casernes, appelées Castra Peregrina. Leurs vestiges reposent aujourd’hui sous l’église de Saint-Etienne-le-Rond, située à proximité.

 

Les vestiges de la villa et leur devenir.

La villa proprement dite était constituée d’une douzaine de salles arrangées autour d’une cour intérieure ornée d’une fontaine, selon le plan classique des demeures romaines. Les archéologues ont aussi retrouvés les restes d’une volée de marches et une salle dotée d’un système de chauffage par le sol.

La villa était en outre ornée de mosaïques que les archéologues ont retrouvé dans un excellent état de préservation. Elles figurent des formes géométriques, des amours, des satyres dansant, des oliviers et des fontaines ornementales.

mosaïque romaine satyres
Le décor figuré de l’une des mosaïques de la villa.

Près de la villa se trouvaient aussi les restes d’une autre structure, qui servait probablement d’entrepôt. Quelques objets ont aussi été retrouvés par les archéologues, notamment une poignée de dague en ivoire sculpté, des amulettes et des bagues en or.

Ces trouvailles doivent être retirées avec soin, nettoyées et réinstallées dans la nouvelle station de métro, qui devrait être inaugurée en 2022. Elle fera partie d’une des deux nouvelles stations de la ligne C à présenter les découvertes archéologiques effectuées sur son tracé, avec la station toute proche de San Giovanni.

La villa et les casernes avaient été abandonnées à la fin du IIIe siècle avant notre ère, lorsque l’empereur Aurélien fit ceindre Rome par de hauts remparts alors que le danger extérieur grandissait pour les Romains.

 

 

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