Le sanctuaire de Delphes, trésor archéologique de la Grèce antique

Delphes, située au cœur des montagnes de Phocide en Grèce, est un site archéologique empreint de mystère et de spiritualité. Connu comme le centre de l’univers dans la mythologie grecque, Delphes était le principal sanctuaire d’Apollon, le dieu de la lumière, de la connaissance et des arts, ainsi que de son oracle, la Pythie. A ce titre, il s’agissait de l’un des centres culturels et religieux les plus significatifs de tout le monde grec ancien.

Les invasions barbares et surtout l’avènement du christianisme mettent un coup d’arrêt à l’importance du site, qui disparaît peu à peu dans l’oubli. Mais au XIXe siècle, l’essor de l’archéologie commence. Delphes va devenir l’un des principaux champs de travail des archéologues, et leurs fouilles vont révéler des trésors inestimables de l’antiquité.


Delphes, le centre du monde antique.

Omphalos de Delphes, trésor archéologique de la Grèce antique
L’omphalos de Delphes au musée archéologique, don de la cité d’Athènes vers -330

La mythologie grecque accorde une place de choix au site de Delphes. C’est ce qui explique son importance culturelle et religieuse. Une série de mythes est associée au sanctuaire. Selon l’un d’eux, Zeus aurait envoyé deux aigles dans le ciel, dans des direction opposées, pour déterminer le centre du monde à l’endroit où ils se croiseraient. Les deux oiseaux se seraient recontrés sur les pentes du Mont Parnasse, à Delphes. Zeus aurait alors marqué l’endroit d’une pierre appelé omphalos, ce qui signifie « nombril ».

C’est ainsi que Delphes, pour les Grecs, serait devenu le nombril du monde – comme Cuzco l’était pour les Incas.


Le sanctuaire d’Apollon Pythien et la Pythie, oracle du dieu.

L’importance mythologique de Delphes est considérable : les Grecs anciens considéraient que le centre du monde s’y trouvait. Il était marqué par l’omphalos, une sculpture de pierre. Mais Delphes est surtout connue dans l’antiquité comme le grand sanctuaire et oracle d’Apollon Pythien.

Entre le milieu VIIIe et du VIIe siècle avant notre ère, Apollon Pythien gagne en notoriété et devient le protecteur des entreprises coloniales effectuées durant cette période. Le succès de Delphes est aussi lié à la présence d’un oracle majeur du monde grec : la Pythie. Prêtresse d’Apollon, elle était assise sur un trépied dans une grotte sous le temple, et la légende voulait qu’elle entre en transe avec l’inhalation de vapeurs provenant de fissures dans le sol. Dans cet état prophétique, elle servait de canal entre le monde des mortels et celui des dieux, et prononçait des réponses énigmatiques aux questions des pèlerins. Ces prédictions étaient interprétées par les prêtres et les prêtresses du sanctuaire et étaient considérées comme des conseils divins. Sa renommée était telle que de nombreux dirigeants de la Grèce antique, y compris Alexandre le Grand, cherchaient ses conseils.

Le sanctuaire et son temple ont subi plusieurs reconstructions au fil des siècles, les plus notables étant celle entreprise après un incendie en -548 avant notre ère, ou après le séisme de -373, grâce à une collecte panhellénique.

Reconstitutions du sanctuaire de Delphes.
Plan et propositions de reconstitutions du sanctuaire de Delphes.

A partir du IVe siècle, Delphes perd son autonomie et, peu à peu, son importance politique. Le sanctuaire entame alors un long déclin, marqué par les troubles politiques qui agitent la Grèce.

Après la conquête de la Grèce par Rome, le sanctuaire demeure en activité et Néron le visite en 67. Cependant, l’édit de Théodose de 392 interdit les cultes païens, y compris celui d’Apollon Pythien. Delphes est christianisée et une ville, comprenant des églises et villas. Bien qu’elle ait été fortifiée, elle disparaît probablement au VIIe ou VIIIe siècles. Le site est abandonné et les ruines progressivement recouvertes, puis le site est réoccupé plus tard par un village appelé Kastri.


Deux siècles d’archéologie à Delphes.

Le site ne disparait pas complètement de la surface de la terre. A la Renaissance, un marchand italien, Cyriacus d’Ancône, visite le site en 1436 avec l’idée de « restaurer l’Antiquité ou de la sauver de l’extinction ». Par ses notes, on sait qu’il y voit les ruines du stade et du théâtre, d’un bâtiment circulaire (peut-être la tholos) qu’il confondit avec le temple d’Apollon, et des statues dont certaines étaient encore dressées. Par la suite, le site retombe dans l’oubli.

Après l’indépendance de la Grèce en 1832, une volonté politique émerge de faire resurgir le glorieux passé antique et de protéger l’héritage culturel hellénique, mis à mal pendant des siècles – on peut penser au pillage alors encore récent des marbres du Parthénon par lord Elgin en 1801. L’État grec légifère alors contre la vente d’antiquités, créée la Société grecque d’Archéologie, et encourage les archéologues européens à mener des recherches dans le pays.

Le site de Delphes est considéré comme une priorité, mais la tâche n’et pas facile. Une grande partie du site antique est en effet occupé par un village moderne, Kastri. Pour dégager le site, des maisons sont achetées sous la contrainte, les résidents indemnisés et relogés. Cependant les finances de l’Etat grec, mauvaises, ne soutenir la tâche titanesque qui s’annonçait.

En 1840, puis en 1860, les archéologues mènent des études préliminaires dans des zones dégagées. Une partie de la sous-structure du temple et de son mur de soutènement recouverts d’inscriptions sont mis au jour. Les habitants de Kastri se font tirer l’oreille et réclament plus d’argent pour abandonner leurs parcelles. Cependant, une circonstance tragique débloque un peu la situation, lorsqu’un séisme provoque un éboulement, tuant trente personnes et détruisant une partie du village. On cherche un nouveau site pour reloger les habitants, mais les fonds disponibles ne suffisent pas.

Finalement, la Société archéologique grecque cède le terrain aux Français, qui réalisent une petite excavation en 1880. Les fouilles se concentrent sur la zone séparant les deux secteurs fouillés par le passé, car Bertrand Haussoullier, le directeur des fouilles, est convaincu que s’y trouve la terrasse du temple. En fait, il s’agit de l’esplanade attenante à la terrasse, où les cités et puissances régionales érigeaient des monuments commémoratifs tout au long de l’histoire du sanctuaire. Les fouilles dégagent ainsi les murs de la stoa athénienne, construite au début du Ve siècle pour accueillir les trophées recueillis lors de batailles navales, tandis qu’à proximité apparaît la colonne effondrée du sphinx de Naxos, offrande de l’île du même nom, dans les Cyclades.

En parallèle, la course archéologique, aux couleurs nationalistes, s’accélère dans le contexte politique de la fin du XIXe siècle. L’école français d’Athènes et l’Institut archéologique allemand étaient déjà en concurrence directe. Mais en 1874, les Allemands obtiennent les droits exclusifs des fouilles du site archéologique d’Olympie. Les Français font alors pression pour obtenir les mêmes concessions sur d’autres sites classiques prestigieux. Les Grecs sont conscients de la concurrence, et offrent en 1881 Delphes à la France, en échange de son soutien dans les revendications territoriales grecques. Delphes reste un enjeu durant la décennie suivante, jusqu’à ce que le roi de Grèce signe en 1891 un accord d’exclusivité pour la France sur le site archéologique.

Plan d'état des fouilles de Delphes en 1893.

C’est le début de la Grande Fouille de Delphes, qui commence en septembre 1892 et dure jusqu’en 1901. Supervisée par Théophile Homolle (futur directeur du musée du Louvre), c’est une entreprise titanesque. La concession archéologique française s’étend en effet sur 18580 m². Il faut installer plus de 3 km de voies ferrées pour acheminer les 75 wagons requis pour le transport de plus de 35 millions de mètres cubes de terres excavés par 200 ouvriers, travaillant 10 heures par jour sur les fouilles dans des conditions difficiles, le site étant exposé aux vents et propices aux chutes de pierres.

Cependant, les résultats ne se font pas attendre et sont à la mesure des espérances. L’autel principal du temple d’Apollon, le rocher où la Pythie annonçait ses prophéties et le Trésor des Athéniens sont découverts en 1893. On dégage aussi les statues de deux kouroi, les jumeaux d’Argos, à un an d’intervalle.

En 1896, c’est au tour de l’Aurige de Delphes, un bronze d’une grande qualité et l’une des plus belles figures d’athlète laissée par les anciens Grecs, à revenir à la lumière du jour. A la même époque, en 1896 et 1897, le théâtre et le stade, où avaient lieu les jeux pythiques tous les quatre ans, sont dégagés. Puis en 1898, c’est le tour du gymnase et de la terrasse inférieure, appelée Marmaria, où se dressait le temple d’Athéna Pronaia.

Les chercheurs français sur le terrain documentent scrupuleusement leurs découvertes, les photographient et publient des rapports annuels. Ces pratiques, innovantes à l’époque, vont devenir la norme en archéologie. Lorsque les fouilles s’achèvent, une grande partie du site de Delphes a été fouillée.

Des efforts de reconstruction (anastylose) sont notamment menés : les colonnes du temple d’Apollon, le Trésor des Athéniens est remonté avant la première guerre mondiale, puis les colonnes du temple d’Apollon ou celles de la tholos de Marmaria en 1938-1939.

Des fouilles, plus limitées que la Grande Fouille, ont lieu tout au long du XXe siècle, amenant parfois à des découvertes spectaculaires, comme un dépôt rituel de nombreux objets, dont des statues chryséléphantines de la triade Apolline en 1939. Les travaux de recherche se poursuivent par la suite, et jusqu’à nos jours.


Delphes, un site archéologique et touristique majeur.

Les efforts de décennies de fouilles archéologiques pour dégager les vestiges de Delphes, et les remarquables trouvailles effectuées sur le site, en font aujourd’hui un site touristique majeur. Le caractère exceptionnel du site est d’ailleurs reconnu. Depuis 1938, le parc archéologique fait partie du parc national du Parnasse, mais Delphes a aussi été classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO en 1987.

Le temple d’Apollon.

L’édifice dont les vestiges sont visibles aujourd’hui est le cinquième temple édifié à cet emplacement, et date du IVe siècle avant notre ère. Il fut érigé après un séisme suivi d’un éboulement en -373 qui détruisit le le précédent bâtiment, dit temple « alcméonide » car cette grande famille athénienne avait financé sa reconstruction après un incendie.

Le temple, d’ordre dorique, conserve le modèle de six colonnes par quinze de l’édifice du fronton. Décrit comme magnifique par les sources, son fronton était orné de sculptures réalisées par Praxias et Androsthène d’Athènes. Tout près du temple se trouvait son autel principal, l’autel des Chian, ainsi que le sphinx de Naxos, trônant au sommant d’une colonne d’une dizaine de mètres.

La configuration exacte de l’intérieur n’est pas connu, mais on sait qu’il comportait un pronaos, une cella où les voyageurs attendaient de pouvoir consulter la pythie. Celle-ci officiait dans une salle voûtée ou une chambre dans le sanctuaire intérieur.

En 392, l’empereur Théodose Ier promulgue l’édit de Thessalonique. Le temple, son ornementation et ses statues sont alors détruits, ce qui explique le peu de vestiges retrouvé sur place.

Après le dégagement du temple lors de la Grande Fouille, les archéologues ont remonté partiellement six de ses colonnes dans les années 30.

Ruines et reconstitution du temple d'Apollon Pythien à Delphes.
Ruines et reconstitution supposée du temple d’Apollon Pythien.

La voie sacrée, les trésors et monuments commémoratifs.

Le sanctuaire d’Athéna et la Tholos delphique.

Le théâtre.

Remontant au IVe siècle avant notre ère, le théâtre antique de Delphes a été construit au-dessus du temple d’Apollon, de manière à offrir aux spectateurs une vue sur l’ensemble du sanctuaire et sur la vallée en contrebas. Appuyé sur la pente naturelle de la montagne, il a été remanié à plusieurs reprises, notamment en -160 et -159 aux frais du roi Eumène II de Pergame, puis en 67 de notre ère, à l’occasion de la visite de l’empereur Néron et encore au IIe siècle, sous l’impulsion d’Hérode Atticus.

Le théâtre pouvait accueillir environ 4500 spectateurs et accueillait notamment des concours vocaux et musicaux qui faisaient partie des Jeux Pythiques à la fin de la période hellénistique et romaine. Avec le déclin du sanctuaire durant l’antiquité tardive, le théâtre finit par être abandonné.


Le stade et le gymnase.

Construit au IVe siècle av. J.-C., il était utilisé pour les jeux pythiques, dédiés au dieu Apollon. Le stade mesurait environ 177 mètres de long et pouvait accueillir jusqu’à 6500 spectateurs. Il a été restauré et préservé pour permettre aux visiteurs d’apprécier son importance historique et architecturale.

A proximité, le gymnase construit à la même époque servait de lieu d’entraînement pour les athlètes qui participaient aux jeux pythiques en l’honneur du dieu Apollon. Il était composé de diverses installations sportives, dont des pistes de course, des salles d’exercice et des bains. Les athlètes s’y préparaient physiquement et mentalement pour les compétitions, sous la supervision de leurs entraîneurs et des prêtres dédiés à Apollon.


Les chefs d’œuvres artistiques de Delphes mis au jour par les fouilles archéologiques.

L’aurige de Delphes.

L’aurige de Delphes est probablement la découverte archéologique la plus frappante réalisée sur les fouilles. Cette statue de bronze représente un aurige, soit un conducteur de char, grandeur nature (1,82 mètre de hauteur). Retrouvée brisée en trois morceaux en avril – mai 1896 au nord de la Voie sacrée, entre le temple d’Apollon et le théâtre, au cours de fouilles de l’Ecole française d’Athènes.

La statue faisait partie d’un ensemble plus important remontant au Ve siècle avant notre ère. Elle comprenait aussi un char, quatre chevaux et un jeune serviteur, dont seuls quelques fragments ont été retrouvés. La composition aurait été détruite au cours du tremblement de terre et du glissement de terrain de -363 qui détruisit le temple des Alcméonides. L’aurige lui-même a été retrouvé brisé en trois, et son bras gauche est manquant mais son bras droit tient encore les rênes de ses chevaux. Une inscription sur la base du monument, en calcaire, nous apprend que la statue a été consacrée en -478 ou -464 par Polyzalos, tyran de Géla (en Sicile), pour célébrer la victoire de son char aux Jeux pythiques, tenus une fois tus les quatre ans en l’honneur d’Apollon.

C’est aujourd’hui l’un des cinq bronzes à nous être parvenu de l’époque classique, et l’une des plus belles statues d’athlètes qui nous est parvenue de la Grèce antique.

Aurige de Delphes

Les jumeaux d’Argos.

Il s’agit de deux kouroi en marbre de Paros réalisés dans un atelier d’Argos vers -580. Les kouroi sont un type de statues de la Grèce archaïque. Les deux statues ont été retrouvées en 1893-1894. Les inscriptions sur les deux socles identifient les statues à Cléobis et Biton et donnent aussi le nom du sculpteur, Polymédès d’Argos.


Les statues chryséléphantines de la triade apollinienne.


Les statues chryséléphantines (en or et en ivoire) du dieu Apollon, de sa sœur Artémis et de sa mère Léto (dans l’image ci-dessous-de gauche à droite), datant du milieu du VIe siècle avant J.C., sont exposées au musée archéologique de Delphes. Ces statues, remarquables exemples de l’art de cette époque, proviennent probablement d’ateliers en Ionie ou de Corinthe. Elles ont été découvertes lors des fouilles à l’emplacement du chemin sacré, près du Halos, en 1939 et faisaient partie d’un trésor. Ces objets, enterrés en raison de leur caractère sacré, ont probablement été détruits par le feu vers le milieu du Ve siècle avant J.C.

Le sphinx de Naxos.

La Sphinx de Naxos, une statue antique remarquable du VIe siècle avant notre ère, présente une tête de femme, un corps de lion et des ailes d’oiseau de proie. Offerte au sanctuaire d’Apollon à Delphes par les habitants de l’île de Naxos, elle mesure 2,22 mètres de haut et trônait au somme d’une colonne ionique de plus de dix mètres. Découverte en morceaux en 1861, la statue a été restaurée et sa tête a été retrouvée en 1893. Elle est maintenant exposée au Musée archéologique de Delphes.

Sphinx de Naxos, offrande de l'île du même nom dans les cyclades au sanctuaire de Delphes.

Les recherches archéologiques récentes en cours à Delphes.

Etude de l’aurige de Delphes.

Une étude de l’aurige de Delphes menée par des chercheurs de l’Ecole française d’Athènes, du Louvre et du Centre de recherche et de restauration des musées de France ont étudié et radiographié l’aurige de Delphes entre 2019 et 2021. Ils ont montré que l’essentiel de la statue est composée d’une quinzaine de grandes pièces. Celles-ci, coulées séparément avec le même bronze contenant 10% d’étain, ont ensuite été soudées ensemble.

Etude des fortifications antiques de Delphes.

A l’heure actuelle, un programme de recherche appelé « Fortifications de Phocide et de Locride » mené par l’Ecole française d’Athènes depuis 2013 essaye de mieux comprendre l’histoire de la fortification du site. En effet, Delphes a connu deux phases de fortifications durant l’antiquité, même si elles sont à peine mentionnées par les sources de l’époque et n’ont quasiment pas fait l’objet d’études scientifiques. La première intervient au milieu du IVe siècle avant notre ère, lorsque le général phocidien Philoménos prend Delphes, avec l’intention d’empêcher des peuples voisins hostiles de disputer le contrôle du sanctuaire d’Apollon.

La deuxième phase de fortification remonte à l’antiquité tardive (IVe – VIe siècle de notre ère). Une enceinte urbaine est alors élevée, dont l’importance était restée dans l’ombre pour les savants modernes.

Les fouilles menées dans le cadre de ce programme ont déjà permis plusieurs découvertes:

  • Dans le secteur des fortifications ouest, sur l’éperon rocheux séparant le site archéologique de la ville moderne, les recherches ont mis au jour les vestiges d’un édifice dorique jusqu’alors inconnu. Il s’agissait certainement d’un temple, et des restes d’offrandes datant du VIe et Ve siècle avant notre ère ont été retrouvées. A l’heure actuelle, les chercheurs ignorent à quelle divinité il était consacré.
  • Plusieurs centaines de mètres du rempart de l’antiquité tardive ont été dégagées, ainsi que deux de ses portes.
  • Les fouilles ont aussi livré également les vestiges d’un nouveau quartier d’habitation et révélé plusieurs nécropoles aux extrémités ouest et est de la ville.