Ramsès II et l’or des pharaons : exposition événement à Paris La Villette.
Aujourd’hui 7 avril 2023 ouvre une exposition événement à Paris, dans la grande halle de La Villette : Ramsès II et l’or des pharaons. Elle rassemble une collection impressionnante d’objets vieux de 3000 ans ainsi qu’un prêt extraordinaire de l’Egypte : le cercueil de Ramsès II.
Pour connaître en savoir plus, n’hésitez pas à visiter le site internet de l’exposition. Et si vous prévoyez de la visiter, vous avez le temps : elle ne fermera ses portes que le 6 septembre.
La France a un lien particulier avec Ramsès II, puisque la momie du roi, affectée par un champignon, avait été traitée à Paris en 1976-1977 avant de regagner l’Egypte. Mais la figure de ce souverain se détache dans l’histoire égyptienne par son caractère extraordinaire. Son long règne, d’environ -1279 à -1213, marque l’apogée de l’Egypte du Nouvel Empire. Après le conflit avec les Hittites qui marque le début de son règne et restaure le statut-quo au Proche-Orient, son règne marque une exceptionnelle période de stabilité pour la vallée du Nil. Durant ses décennies au pouvoir, il couvre littéralement l’Egypte de monuments dont certains, comme le Ramasséum ou le temple d’Abou Simbel, font partie des monuments les plus emblématiques laissés par la civilisation égyptienne. Il va même jusqu’à fonder une nouvelle capitale, loin de Thèbes et de Memphis : Pi-Ramsès, située dans le delta du Nil, qui ne lui survit guère.
Preuve de l’impact durable de l’œuvre de Ramsès II, il ne sera jamais oubliée, à la différence de la plupart des autres pharaons. Les Grecs font perdurer sa mémoire sous le nom d’Ozymandias. Avant même la découverte de sa momie avec celles d’autres pharaons dans la cache de Deir el-Bahari, en 1881, son ombre plane sur le XIXe siècle, comme un témoigne ce poème de l’écrivain britannique Percy Bysshe Shelley, de 1817:
J’ai rencontré un voyageur de retour d’une terre antique
Qui m’a dit : « Deux jambes de pierre immenses et dépourvues de buste
Se dressent dans le désert. Près d’elles, sur le sable,
À moitié enfoui, gît un visage brisé dont le sourcil froncé,
La lèvre plissée et le rictus de froide autorité
Disent que son sculpteur sut lire les passions
Qui survivent encore dans ces objets sans vie
À la main qui les imita et au cœur qui les nourrit.
Et sur le piédestal apparaissent ces mots :
« Mon nom est Ozymandias, Roi des Rois.
Voyez mon œuvre, ô puissants, et désespérez ! »
Auprès, rien ne demeure. Autour des ruines
De cette colossale épave, infinis et nus,
Les sables monotones et solitaires s’étendent au loin.