Découverte archéologiqueEgypte ancienne

A Abydos, du vin vieux de 5000 ans dans la tombe d’une reine mystérieuse

Une équipe germano-autrichienne dirigée par l’archéologue Christiana Köhler de l’université de Vienne étudie la tombe de la reine Meret-Neith (aussi écrit Merneith) à Oumm el-Qab, tout près d’Abydos. Ce site archéologique est extrêmement important car il abrite les tombes des rois prédynastiques et des tous premiers pharaons. Or Meret-Neith est un personnage clé de cette période, et ces fouilles pourraient nous en apprendre d’avantage sur cette femme hors du commun de la première dynastie égyptienne.


Meret-Neith, la première femme pharaon ?

Stèle de la reine Meret-Neith
Une des deux stèles placées devant la tombe de la reine, aujourd’hui au musée égyptien du Caire.

Le début de l’ancien empire est appelé « période thinite », du nom de la ville de Thinis où les premiers pharaons avaient établi leur capitale. Meret-Neith est une personnalité de cette période et appartient à la première dynastie. Cette femme reste mystérieuse. Les chercheurs pensent qu’elle pourrait être la fille du pharaon Djer (-2974 à -2927). Un historien de la Basse Epoque, Manéthon, indique qu’elle serait la fille de la reine Herneith, dont la tombe se trouve à Saqqarah, une autre nécropole pharaonique importante de cette période.

Elle aurait aussi été épouse de Djet (ou Ouadji, qui règne de -2927 à -2914), son demi-frère. Elle est aussi régente et, bien qu’il n’y ait pas consensus sur cette question, certains chercheurs pensent qu’elle aurait même régné en son nom propre et qu’elle serait le cinquième pharaon de la première dynastie, situant son règne autour de -2914 à -2900.

Dans tous les cas, Meret-Neith est la seule femme à avoir sa propre tombe monumentale dans la première nécropole royale à Oumm el-Qab. Ce fait atteste que son statut était extraordinaire. Au tournant du IIIe millénaire avant notre ère, qu’elle ait régné en son propre nom ou pas, elle était sans aucun doute la femme la plus puissante de son époque.


La tombe de la reine Meret-Neith et du vin vieux de 5000 ans.

Plus qu’une tombe, il s’agit en fait d’un véritable complexe funéraire, construit en pierre, brique crue, argile et en bois. Outre la chambre funéraire de Meret-Neith, il comprend aussi les sépultures de 41 courtisans et serviteurs.

Les fouilles sur le site ont montré qu’il avait connu plusieurs phases de constructions, sur une période relativement longue. Cette observation remet en cause l’idée ancienne – mais jamais vraiment prouvée – que les funérailles royales de cette époque s’accompagnaient toujours d’un sacrifice humain à grande échelle (une pratique que l’on retrouve dans d’autres civilisations, comme en Chine).

Les fouilles ont aussi révélé des offrandes funéraires très importantes. Parmi elles, des centaines de jarres à vin. Certaines d’entre elles sont extrêmement bien conservées et toujours scellées ! A l’intérieur, les chercheurs ont même retrouvé des pépins de raisin parfaitement préservés.

Les archéologues ont aussi retrouvé des inscriptions nous procurant des informations supplémentaires sur le personnage de Meret-Neith. Ils ont ainsi appris qu’elle était responsable des bureaux du gouvernement central tels que le trésor. Un autre élément qui souligne sa puissance, bien avant d’autres femmes marquantes de l’Egypte ancienne comme Hatshepsout ou Cléopâtre.

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