Découverte au Sri Lanka de la plus grande inscription du pays vieille de 2100 ans
Des archéologues ont découvert la plus grande inscription jamais découverte au Sri Lanka, sur l’un des sites les plus importantes du pays. Dimbulagala est une formation rocheuse dominant les plaines alentours avec une altitude de 543 mètres. Relativement isolé aux époques anciennes, la zone, qui comporte de nombreuses grottes, attira des moines qui cherchaient à vivre en réclusion durant la période d’Anuradhapura (de -437 à 1017). Un monastère finit par y être construit, dont certaines des ruines remontent ainsi au IIe siècle avant notre ère. Il est reconstruit au XIIe siècle, puis restauré dans les années 50-60.
L’inscription, difficile d’accès, est gravée sur un rocher. C’est la plus longue jamais découverte dans tout le Sri Lanka. En janvier 2024, le gouvernement sri-lankais a nommé onze experts pour enquêter sur l’inscription. D’après les signes, caractères et symboles uniques qu’elle comprend, ce comité a annoncé que l’inscription remontait au IIe siècle avant notre ère, voire à une période antérieure.
Cette inscription a été rédigée en caractères Brahmi. Au moins 1 000 caractères ont été utilisés. De plus, il y a plusieurs symboles rares, qui n’ont jamais été vus par les officiels dans leurs inscriptions précédentes ».
Karunasena Hettiarachchi, professeur d’histoire et d’archéologie à l’université de Sri Jayawardenapura
Le comité est parvenu à déchiffrer certaines parties de l’inscription, même si seulement 40% de celle-ci est lisible. Elle traite de plusieurs sujets : l’approvisionnement en eau jusqu’au sommet de la montagne (l’eau était essentielle pour les moines du monastères et ceux qui vivaient dans les grottes), mais aussi l’offrande d’une grotte au maha Sangha, ainsi que l’offrande d’une pagode. Il est aussi question d’un dévot de la Sangha (une taxe sur les récoltes) et la construction d’une hutte.
Les premières lignes de l’inscription sont difficiles à déchiffrer, mais elles mentionnent aussi plusieurs personnages : un roi appelé Diparaja, un personne nommée Shiva et la femme d’un moine, du nom de Baghubashiga. L’inscription comprend également les noms de trois princes nommés Tissa, Vishaka et Suratissa.
Ces éléments laissent penser que l’inscription remonterait au règne du roi Lanja Tissa, entre -119 et -109. A cette époque, le bouddhisme s’affirme au Sri Lanka en étroite association avec la monarchie d’Anuradhapura et les souverains encouragent ce mouvement. Aujourd’hui encore, alors que le bouddhisme s’est effacé du sous-continent indien dont il est pourtant originaire, plus des deux tiers des Sri Lankais sont bouddhistes. Quant à la monarchie sri lankaise, elle se maintint jusqu’en 1815, lorsqu’elle fut abolie par les Britanniques qui incorporèrent l’île à leur empire colonial.