Plus de 70 paquets funéraires intacts trouvés dans la vallée de Pachacamac au Pérou
Le site archéologique de Pachacámac se situe dans la vallée de la rivière Lurín, au sud-est de Lima, au Pérou. Il tient son nom du dieu créateur Pacha Kamaq (« l’architecte du monde et le créateur de toutes ses créatures »). Le caractère sacré du site est très ancien et comportait déjà un sanctuaire durant la culture Lima (vers 100 jusque vers 650), qui continua de fonctionner durant la période Wari (vers 500 jusque vers 1000), puis Inca. L’établissement des humains dans toute la vallée du Lurín est le cadre du programme d’archéologie « Vallée de Pachacámac » qui est à l’origine de la découverte d’un grand nombre de paquets funéraires de la culture Wari.
Les paquets funéraires, une pratique culturelle de plusieurs cultures préhispaniques.
Le sanctuaire de Pachacámac, dont l’établissement est attribué à la culture Lima, se composait de pyramides, de places cérémonielles, de nécropoles et d’une série de rampes. Il était centré sur une zone sacrée contenant le Temple Peint, le Temple du Soleil et l’Ancien Temple.
Les 70 paquets funéraires intacts remontent à une période comprise entre 800 et 1100. Certains comportaient des masques à « fausse tête », en bois sculpté et en céramique, une pratique courante dans la culture Wari. Les paquets funéraires ont été trouvés déposés individuellement ou en groupes au pied du temple peint. Ce n’est pas la première fois que les archéologues retrouvent un paquet funéraire intact sur le site.
Dans plusieurs cultures préhispaniques de la côte péruvienne, comme les cultures Paracas (-800 à 200) ou Wari, les défunts sont enveloppés dans des « paquets funéraires », parfois appelés « fardo » qui tiennent lieu de cercueil. Le corps est alors enveloppé dans une sorte de cocon composé de différentes couches de textiles et comprenant parfois des offrandes. Vous pouvez voir sur cette page une vidéo montrant l’ouverture d’un tel paquet funéraire de la culture Wari.
Dans les Andes préhispaniques, personne ne mourait ; tout le monde était prédestiné à continuer à vivre dans le monde parallèle de ses ancêtres.
Professeur Makowski, memebre du programme « Vallée de Pachacámac ».
Des représentations du « dieu des bâtons ».
Les fouilles ont également permis de découvrir des bâtons en bois avec des images de l’élite Wari portant des coiffures de type Tiwanaku. Ils se trouvaient dans un dépôt votif recouvert d’une couche de fragments de coquilles d’huîtres importés d’Équateur.
Les Wari vénéraient le « dieu des bâtons », le principal dieu créateur, que l’on retrouve souvent dans l’art portatif et fixe utilisant différents supports tels que la pierre, le textile et la céramique. Certains spécialistes pensent que certaines variantes du dieu des bâtons sont des représentations possibles de Viracocha ou de Thunupa, et qu’elles sont le précurseur des principaux dieux incas – le soleil, la lune et le tonnerre.