Découverte archéologiqueRome antique

Une statue romaine trouvée à Asmara représente la déesse Aphrodite

La ville turque d’Asmara, située sur la côte de la mer Noire, est une ville historique au riche passé. La découverte d’une magnifique statue d’Aphrodite lors de la fouille de thermes antiques en apporte une illustration éclatante.


Amastris (Asmara), une cité très ancienne.

Vue de la ville d'Asmara, l'antique Amastris
Vue de la ville d’Asmara, sur les côtes de la mer Noire.

En effet, la ville serait déjà mentionnée dans l’œuvre d’Homère. Il semble qu’elle soit née de la fusion de différentes communautés situées dans la région, et elle tire son nom d’Amastris, la nièce du dernier roi perse Darius III, qui épousa Dionysus, tyran d’Héraclée, puis Lysimaque, l’un des généraux d’Alexandre le Grand. La ville était connus pour produire du bois, et notamment du buis.

La cité passe sous la domination du royaume pontique, puis devient une cité romaine. Durant toute cette période, c’est un port et un centre important qui le demeure au début de l’époque byzantine. Cependant, à partir du VIIe siècle, Amastris commence à décliner.

Passée un temps sous influence génoise au Moyen Âge, elle est finalement prise par les Turcs au XVe siècle et prend son nom actuel d’Asmara.


Une statue de nymphe, ou de la déesse Aphrodite ?

C’est lors de fouilles visant à explorer et atteindre le sol d’un gymnase de la ville antique que les archéologues ont dégagé la statue, à 3,7 mètres de profondeur. Haute de 1,53 mètre, elle remonte à l’époque romaine et aurait été réalisée entre 180 et 200. Cependant ses caractéristiques n’ont pas permis d’identifier tout de suite avec certitude le personnage représenté, et la statue a d’abord été présentée comme représentant une nymphe.

Cependant, après des recherches approfondies par des universitaires et experts de l’université turque de Bartın et du ministère de la culture et du tourisme, et l’examen d’une vingtaine d’autres statues similaires retrouvées en Turquie, les experts ont conclu que même si la statue présentait des caractéristiques d’une nymphe, il s’agissait tout de même bien d’une représentation d’Aphrodite.

La statue nouvellement découverte s’inscrit dans une longue lignée de représentations similaires, représentant la déesse avec un corps en forme de S. Il en existait déjà des exemples au IVe siècle avant notre ère, et ce style était particulièrement présent dans l’école de Praxitèle, un célèbre sculpteur grec né vers -395 et mort avant -326. Cependant, cette forme a été perfectionnée à la fin de la période hellénistique, et des copies ont été réalisées à l’époque romaine.

La statue est désormais présentée au musée d’Asmara.

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