Une villa romaine dotée de riches thermes ornés fouillée en Albanie
Des archéologues de l’Institut national du patrimoine culturel ont mis au jour une villa romaine dotée d’une piscine intérieure lors de fouilles dans la ville portuaire de Durrës, en Albanie. Durrës est l’une des plus anciennes villes du pays. Fondée en -627 par des colons grecs venus de Corinthe et de Corcyre (Corfou), la ville était alors appelée Epidamnos et devint un grand centre commercial et maritime en raison de sa position stratégique sur la mer Adriatique. Après les guerres d’Illyrie, la cité passe sous le contrôle romain à partir du IIe siècle avant notre ère, et prend le nom de Dyrrachium. Elle continue à jouer un rôle crucial dans les communications et le commerce, notamment car elle se situe sur la Via Egnatia, une route majeure reliant l’Adriatique à Constantinople. Cette importance demeure durant la période byzantine, après laquelle la cité connaît différentes dominations : Normands, Vénitiens, Ottomans, avant la naissance de l’Albanie moderne. Cette longue histoire a laissé un riche patrimoine, auquel vient s’ajouter les nouvelles découvertes.
Les archéologues fouillent une vaste zone de 1200 m² sur le site d’une école, correspondant à un quartier résidentiel de la cité romaine. Ils ont mis au jour les vestiges d’une villa de haut standing, construits sur une période s’étalant entre le Ier et le IVe siècle. L’apogée du développement de la résidence se situe cependant au Ier et IIe siècles.
L’intérieur de la villa contient les restes d’une piscine intérieure et de thermes. La piscine, qui était couverte, était richement décorée de fresques sur les murs, et d’un sol en mosaïque, avec des carreaux et des incrustations de marbre, de pierre, de verre et de céramique, dans le bassin même. A côté de la piscine se trouvaient d’autres bassins peu profonds, recouverts de mortier imperméable, qui pourraient correspondre aux ruines d’une ancienne salle d’eau.
Dans la zone nord du site de fouilles, les archéologues ont aussi trouvé un vaste sol en briques provenant de thermes, et d’autres de murs appartenant au même complexe. L’étude de la zone ouest a livré des fragments de stucs en relief, utilisés pour décorer les murs et les plafonds de la villa. Ils représentent des motifs anthropomorphes et floraux, ce qui témoigne de la richesse des habitants de la villa.
Selon les archéologues, la villa a été détruite par un tremblement de terre au IVe siècle, ce qui correspond aux sources anciennes qui décrivent un puissant séisme provoquant l’effondrement des bâtiments et l’écroulement des défenses de la ville.
Crédits photographiques : IKTK