Le Machu Picchu, la mystérieuse cité perdue des Incas au cœur des Andes

Situé dans les hautes montagnes des Andes au Pérou, le Machu Picchu (en quéchua « vieille montagne ») est l’un des sites archéologiques les plus fascinants et les plus mystérieux du monde. Construit au XVe siècle par les Incas, dont la civilisation au destin fracassée reste aussi fascinante que mystérieuse, ce site remarquable témoigne de la grandeur de l’empire inca et de son ingéniosité architecturale. Niché à une altitude de 2 430 mètres au-dessus du niveau de la mer, sur un éperon rocheux entre les sommets du Machu Picchu et du Huayna Picchu, le Machu Picchu offre des vues spectaculaires sur les montagnes environnantes et la vallée de l’Urubamba en contrebas.


Une cité entière construite au XVe siècle par l’inca Pachacutec.

Portrait de l'inca Pachacutec, école de Cuzco du XVIe siècle.
Portrait de Pachacutec, école de Cuzco du XVIe siècle.

L’origine du Machu Picchu est attribuée au neuvième souverain de l’empire inca, Pachacutec (1438-1471). Pachacutec serait à l’origine de l’expansion impériale des Incas, en vainquant notamment les Chancas. Il est aussi considéré comme un réformateur qui instaure un système de gouvernance centralisé pour faciliter la gestion des territoires conquis et renforcer l’autorité impériale. Il aurait aussi supervisé la construction d’ensembles architecturaux importants, parmi lesquels se trouvent la forteresse de Sacsayhuamán ainsi que des temples et des palais à Cuzco. Il aurait aussi ordonné la construction du Machu Picchu, entre 1440 et 1450, pour servir comme résidence royale et centre religieux. Cependant, des recherches récentes indiquent que le site aurait pu être occupé dès les années 1420.

Véritable cité perchée dans les montagnes, la conception du Machu Picchu intègre les éléments traditionnels de l’architecture incas, tels que des murs de pierres sèches, des terrasses agricoles en terrasses et des systèmes d’irrigation sophistiqués. Les bâtiments du Machu Picchu étaient construits en utilisant une technique appelée « appareillage à joints serrés », dans laquelle les pierres étaient taillées avec précision pour s’emboîter parfaitement, sans utiliser de mortier. Cette technique se retrouve dans de nombreux sites incas et constituent l’une des caractéristiques architecturales de cette civilisation.


Le Machu Picchu, résidence royale et centre religieux.

Outre sa fonction de résidence royale et de centre religieux, le Machu Picchu était également un centre administratif, économique et militaire de l’empire inca. Son organisation spatiale est le fruit d’une planification minutieuse et d’une compréhension avancée de l’architecture et de l’urbanisme, et se caractérise par une division en plusieurs zones distinctes, ayant chacune une fonction spécifique.

Vue de la forteresse du Machu Picchu, cité perdue des Incas nichée au cœur des Andes au Pérou
Vue panoramique du Machu Picchu, crédits Alberana, CC BY-SA 3.0

Au centre du Machu Picchu se trouve la zone urbaine, où se concentrent les principaux monuments et structures. Le plus célèbre d’entre eux est sans aucun doute l’intihuatana, un dispositif en pierre utilisé par les prêtres incas pour mesurer le temps et suivre les cycles astronomiques. À proximité se trouve également le temple du soleil, un édifice religieux dédié au dieu inca du soleil, ainsi que le temple principal, où les cérémonies religieuses et les rituels sacrés étaient organisés.

À l’extérieur de la zone urbaine se trouvent les quartiers résidentiels, comprenant des maisons en pierre soigneusement construites. Ces quartiers abritaient probablement la population permanente du Machu Picchu, y compris les prêtres, les nobles et les artisans qui travaillaient sur le site. A côté se trouvait la zone agricole, composée de terrasses en gradins aménagés pour cultiver différentes plantes, y compris le maïs, les pommes de terre et les haricots, témoignant des capacités agronomiques des Incas, capables de cultiver différentes espèces dans des conditions montagneuses difficiles. Cette agriculture s’appuyait sur un système d’irrigation sophistiqué.

Enfin, le Machu Picchu comprend plusieurs structures défensives, telles que des murs et des tours de guet, qui témoignent de sa fonction militaire et de sa capacité à se défendre contre d’éventuelles attaques ennemies.


L’abandon et la redécouverte du Machu Picchu

Le déclin et l’abandon du Machu Picchu restent un mystère. Bien que certains historiens suggèrent que le site ait été abandonné en raison de l’épidémie de variole qui a décimé la population inca au XVIe siècle, d’autres théories avancent des raisons politiques ou environnementales. Quelle que soit la cause, le Machu Picchu a été miraculeusement préservé des ravages du temps et de la colonisation européenne. S’il est resté connu de quelques locaux, c’est l’archéologue américain Hiram Bingham qui va attirer l’attention du monde sur ces ruines en 1911. Depuis, le Machu Picchu, étudié et restauré, est devenu l’une des destinations touristiques les plus populaires du Pérou et du monde.

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Depuis sa redécouverte, le Machu Picchu a été le sujet de nombreuses études archéologiques, géologiques et anthropologiques. Les chercheurs continuent de travailler pour déchiffrer les mystères de ce site fascinant, en utilisant des technologies de pointe telles que la télédétection par drone et la modélisation 3D pour cartographier le paysage et étudier les structures. Les efforts de conservation sont également en cours pour protéger le Machu Picchu des dommages causés par le tourisme et l’érosion naturelle, tout en permettant aux visiteurs de continuer à apprécier sa beauté et son histoire.


En conclusion, le Machu Picchu reste un joyau de l’ingénierie et de l’architecture inca, ainsi qu’un témoignage précieux de la richesse culturelle et de la grandeur de cette civilisation ancienne. Sa redécouverte, participant largement au mythe des cités perdues des Incas, ont captivé l’imagination du monde entier. Son site unique alliant parfaitement la beauté naturelle des lieux aux vestiges incas les mieux préservés, font du Machu Picchu l’un des sites archéologiques les plus emblématiques et les plus fascinants de la planète.