Fouilles d’une nécropole gallo-romaine à Marquise, dans le Pas-de-Calais
A Marquise, petite ville de 5000 habitants située non loin de Boulogne, dans le Pas-de-Calais, des fouilles sur le chantier d’un futur supermarché ont déjà livré les vestiges spectaculaires d’une nécropole gallo-romaine.
Les Romains à Marquise, une histoire oubliée.
Les sources historiques sont peu bavardes sur l’histoire antique de Marquise. On sait que les légions de César livrèrent en -55 un dur combat contre la tribu des Oromarsaci, qui habitait cette région marécageuse.
A l’époque romaine, Marquise (appelé Markis) n’était certainement pas un site de première importance, mais occupait cependant une position intéressante. Au carrefour de voies de communication secondaire, le fleuve côtier Slack y était toujours franchissable.
C’est surtout l’archéologie qui apporte des informations – éparses – sur l’époque gallo-romaine. Dès le XVIIIe siècle, les découvertes archéologiques y sont en effet fréquentes : poteries, médailles, fragments architecturaux, sépultures…
Des premières fouilles fécondes dans les années 2000.
En 2008-2009, les travaux de l’hôtel communautaire de Marquise commencent. D’importants vestiges gallo-romains sont alors mis à jour : en l’espace de quatre mois, les restes d’un temple du IVe siècle (d’environ 10×7 mètres) et plusieurs sépultures du Ier siècle sont mis à jour. Un riche matériel les accompagne : un bloc sculpté d’un serpent, une centaine de céramiques, trois lampes à huile, une petite cruche en bronze et plus de 500 monnaies de bronze à l’effigie d’empereurs du IVe siècle, notamment Constantin (306-337) et l’usurpateur Magnence (350-353).
Une nécropole gallo-romaine sous un futur supermarché.
C’est à l’occasion de la construction d’un Lidl que les archéologues ont maintenant l’occasion d’agrandir leur domaine de recherche sur plus de 6000 m². Jérôme Maniez, l’un des archéologues qui travaille sur le site depuis un mois, a déclaré que « ce chantier était la prolongation des découvertes faites en 2008 […] Nous nous doutions que l’aire funéraire se poursuivait ».
Et les résultats sont spectaculaires : trois tombes à crémation en pleine terre, mais surtout trois tombes maçonnées, en pierre locale. Plutôt rares dans la région, elles devaient comporter une grande stèle bien visible pour souligner le statut social du défunt.
Les archéologues s’interrogent sur leur identité : notables ou militaires, Romains ou autochtones ? Difficile de répondre à ces questions, car les tombes ont été depuis longtemps pillées. Peut-être que la poursuite des fouilles livrera d’autres informations. Quant au devenir des vestiges, il se dit que l’une des tombes pourrait être remontée au Centre d’Interprétation du Paysage Capland, tout proche.
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