Découverte archéologiqueMayas

Découverte d’une tête coupée en stuc du dieu maya du maïs à Palenque

Palenque est l’un des plus célèbres sites archéologiques mayas, connu pour abriter certains des plus beaux bâtiments et bas-reliefs du monde maya. C’est aussi là qu’avait été découverte en 1952 la tombe du roi Pakal Ier, un événement marquant de l’archéologie précolombienne.


Palenque, un site iconique de la civilisation maya.

Fondée aux alentours de 100 avant notre ère, Palenque devient un centre important qui participe aux luttes politiques entre les grandes puissances mayas de l’époque, notamment les cités de Tikal et Calakmul. Ravagée à plusieurs reprises par les troupes de cette dernière, Palenque comme l’époque classique tardive (600-900) dans la confusion, mais le long règne de Pakal le Grand (615-683) permet de redresser la situation et marque l’apogée de la cité. Cependant, un siècle plus tard, le déclin est largement entamé et come la plupart des cités mayas, Palenque est abandonnée autour du IXe siècle et recouverte par la jungle.

Bien que le site ait été exploré dès le milieu du XIXe et que des fouilles archéologiques approfondies y aient été menées par la suite, les chercheurs sont encore bien loin d’en avoir percés tous les secrets.Ainsi, en effectuant des travaux de restauration, une équipe d’archéologues de l’INAH (Institut national d’anthropologie et d’histoire, l’équivalent de l’INRAP au Mexique) a fait une découverte inattendue. Alors qu’ils enlevaient le remblai d’un couloir reliant deux maisons du complexe palatial de Palenque, la maison B et la maison F, les chercheurs sont tombé sur un réceptacle contenant une tête de stuc coupée, déposée dans un petit étang, ainsi qu’un dépôt rituel.


Quel sens symbolique donner à cette tête coupée?

Pour les Mayas, l’univers était divisé en trois parties : le ciel, la terre et le monde souterrain, appelé Xibalba, où régnaient les dieux de la mort et leurs assistants. Les grottes ou les cenotes servaient de portail ou de porte d’entrée vers ce royaume souterrain. Or les chercheurs pensent que l’environnement dans lequel a été retrouvé le fragment de statue pourrait imiter l’entrée de ce monde souterrain.

La sculpture, conçue dès l’origine comme une tête coupée, aurait été placée par les Mayas sur un trépied en céramique, qui a également été retrouvé. Elle représente le dieu du maïs jeune, avec des traits gracieux, et mesure 45 cm de long, 16 de large et 22 de haut.

Le contexte pourrait donner la clef symbolique de cette découverte. La tête était en effet placée dans une sorte d’étang. L’eau avait un sens symbolique profond pour les Mayas, et le nom maya de Palenque, « Lakam Ha », signifie « grandes eaux ». Pour les chercheurs, le dépôt de cette tête coupée dans de l’eau marquerait donc un lieu de passage qui pourrait symboliser l’entrée du dieu dans l’au-delà. Par ailleurs, la tête était orientée est-ouest, ce qui pourrait représenter la naissance du maïs avec les premiers rayons du soleil.

Une iconographie comparable se retrouve sur des sites de la région de Tikal, un autre haut lieu de la civilisation maya, remontant à la période classique précoce (150 à 600) et tardive (600 à 850). On les retrouve aussi dans des représentations des codex de Dresde et de Madrid (qui font partie des 4 codex mayas à nous être parvenus) où les divinités apparaissent avec la tête coupée.

La sculpture, placée dans ce réceptacle, aurait donc symbolisé le passage mythique de la naissance, de la mort et de la résurrection du dieu du maïs.


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