Découverte archéologiqueGrèce antique

Des fouilles révèlent un refuge mycénien sur un mont de l´île d’Egine

L’île d’Egine se situe dans le golfe Saronique, au sud-ouest d’Athènes. L’île est riche en sites archéologique, dont le plus connu et impressionnant est sans aucun doute le temple d’Aphaïa. Le principal sommet de l’île, le mont Oros, abrite aussi sur ses pentes les vestiges d’un important sanctuaire, celui de Zeus Hellanios, où se trouve aujourd’hui une église byzantine du XIIIe siècle.

Chapelle byzantine sur le site du temple de Zeus Hellanios
A gauche, localisation du mont Oros sur l’île d’Egine. A droite, chapelle byzantine et vestiges du temple de Zeus Hellanios sur les pentes du mont.

Une mission archéologique gréco-suisse mène actuellement des études et des fouilles sur le mont, afin de comprendre le paysage environnant, de trouver des traces de l’occupation de la montagne depuis les temps préhistoriques, et d’améliorer les connaissances sur le temple de Zeus Hellanios. Des études de surface ont ainsi révélé des traces d’occupation humaine depuis la période préhistorique jusqu’au milieu du XXe siècle : des murs de soutènement, une ancienne tour, des carrières, des inscriptions rupestres et plusieurs habitations abandonnées ont été identifiés.

Mais la découverte la plus remarquable est celle d’un bâtiment mycénien de 4,5 mètres sur 3 au sommet du mont. A l’intérieur, les archéologues ont retrouvé plus de trente récipients en céramique. Leur forme et leur style permettent de les dater de la fin de la période mycénienne. Cette époque de déclin, entre -1200 et -1050, est marquée par la destruction des grands palais et centres urbains de cette civilisation. Les causes de ces destructions sont l’objet d’un débat académique depuis longtemps et différentes théories ont été avancées : une série de catastrophes naturelles, ou encore une période de conflit – attestée par des programmes de constructions de structures défensives autour des principaux centres de population. A la suite de ces troubles, certaines régions de la Grèce continentale semblent avoir connu une diminution spectaculaire de leur population, certaines populations mycéniennes émigrant vers plusieurs îles grecques, Chypre ou encore le Proche-Orient.

Les archéologues pensent que durant cette période troublée, les habitants d’Egine auraient pu se servir de la montagne, qui était déjà un lieu de culte, comme refuge et s’installer à son sommet pour se protéger de potentiels dangers.

Récipients retrouvés à l’intérieur du bâtiment mycénien.

Crédits photographiques : Ministère grec de la culture

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