Découverte archéologiqueRome antique

Une exquise verrerie romaine dans les fouilles d’une nécropole de Nîmes

Les archéologues de l’INRAP ont mis au jour une magnifique collection de verrerie datant de l’époque romaine dans la ville de Nîmes. La province de Narbonnaise fut la première conquise par les Romains sur le territoire actuel de la France, et Nîmes devint une colonie romaine dès le Ier siècle avant notre ère. Elle était alors connue sous le nom de Colonia Nemausus.

La ville était structurée selon l’urbanisme classique romain, avec un forum en son centre où se croisaient les deux principales routes, le cardo et le decumanus. Nîmes conserve d’ailleurs de nombreux vestiges de son passé romain, et notamment la Maison Carrée, un temple classé au patrimoine mondial de l’humanité en 2023, mais aussi ses célèbres arènes.

Cependant, de multiples vestiges sont encore enfouis dans la terre. En témoignent les récentes fouilles de sauvetage de l’INRAP sur le site d’un future lotissement, situé route de Beaucaire. Cette voie suit l’axe original est-ouest de la voie domitienne, une grande voie romaine qui reliait l’Italie à l’Hispanie, en passant par la province de Narbonnaise. Les Romains de l’antiquité établissaient leurs nécropoles le long des routes, à la sortie des villes, et les fouilles ont mis au jour les traces d’une nécropole.

Les archéologues ont ainsi retrouvé des bûchers de crémation et des sépultures datant d’une période s’étalant entre le IIe siècle avant notre ère et le IIème siècle de notre ère. Certains bûchers étaient construits en moellons de calcaire, d’autres en piles de tuiles, et d’autres simplement creusées dans le sol. Les sépultures, quant à elles, sont situées dans des enclos funéraires délimités par des murs qui longeaient la voie domitienne et une autre route adjacente orientée nord-est sud-ouest. Au total, 15 sépultures ont été identifiées, la majorité étant à incinération et une minorité à inhumation – les deux pratiques cohabitaient durant la période romaine, avant que le christianisme n’impose l’inhumation.

Les fouilles ont mis au jour de nombreux objets funéraires de grande qualité, enterrés avec les défunts. Parmi ceux-ci, des strigiles (un outil pour nettoyer le corps avant le bain), des céramiques, des lampes, des fragments de monuments funéraires et d’amphores. Mais ce sont surtout les vases en verre, relativement intacts, et une coupe en pâte de verre, d’une réalisation exquise, qui retiennent l’attention. Ils ont été déposés dans la nécropole lors des refrigerium, des festins rituels commémorant le défunt le jour de l’enterrement, menés par des prêtresses et centrés sur la consommation de vin. Ces verreries témoignent du savoir-faire des Romains en la matière, et rappellent la découverte extraordinaire d’un vase extrêmement rare il y a quelques années dans une nécropole antique d’Autun.

Si vous habitez dans la région de Nîmes notez qu’une visite du chantier est organisée ce samedi 14 avril, et si vous voulez en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’INRAP !

Crédits photographiques : C. Coeuret.

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