Le légendaire temple bouddhiste Fugan retrouvé à Chengdu, en Chine
Chengdu, la capitale du Sichuan, est aujourd’hui l’une des plus grandes villes de la Chine, comptant plus de 10 millions d’habitants. Cité ancienne et prestigieuse, la ville réserve de nombreuses surprises aux archéologues, comme la découverte récente de cercueils en forme de bateau, ou bien encore les ruines du temple légendaire de , détruit au Moyen-Âge :
Chengdu, une cité ancienne et prestigieuse.
Au cœur du fertile bassin du Sichuan, Chengdu et sa région vit s’épanouir il y a plus de 4000 ans une civilisation semi-chinoise, le royaume de Shu. C’est à l’archéologie que l’on doit d’avoir mis en lumière cet important État de l’âge du bronze, qui était resté ignoré jusqu’à la redécouverte du site de Sanxingdui en 1986-1987, puis de celui de Jinsha au début des années 2000.
La ville de Chengdu occupa tout au long de l’histoire chinoise une place de premier plan. Son brocart était réputé et exporté sous les Han, et la cité était considérée comme la deuxième plus prospère de Chine sous les Tang. Elle fut aussi la capitale de royaumes éphémères, notamment de celui de Grand Shu entre 1643-1646, période durant laquelle la ville souffrit beaucoup. Sous les Qing, elle fut repeuplée et retrouva sa prospérité, notamment grâce à la culture du tabac.
Le légendaire temple Fugan.
Le temple Fugan remonterait au début du IVe siècle, ce qui coïncide avec la dynastie Jin de l’Est (317-420). Le sanctuaire était très célèbre durant toute la période médiévale. Son nom, qui signifie « recevant la bénédiction » lui aurait été accordé par un célèbre moine de l’époque Tang (618-907), Daoxuan. Des rituels et des prières étant menées au temple pour tenter de faire cesser une grande sécheresse, la pluie se serait mise à tomber comme si les prières avaient été entendues. Le poète Liu Yuxi (772-842) évoque sa restauration, loue son « apparence céleste » et son importance culturelle pour toute la région.
Cependant, de nombreuses guerres finirent par le ruiner complètement : le sanctuaire disparaît complètement à l’époque de la dynastie des Song du Sud (1127-1279), dont l’empire est détruit par les invasions mongoles.
De riches vestiges archéologiques.
L’emplacement de ce temple était donc perdu depuis près d’un millénaire. Aussi, la découverte de ses restes par les archéologues constitue un événement, d’autant plus qu’il s’accompagne d’un riche matériel. Ainsi, non seulement les fondations du temple ont été dégagées, mais aussi les fragments de près d’un millier de tablettes inscrits de textes bouddhistes et plus de 500 morceaux de sculptures ont été retrouvés.
Les archéologues ont aussi identifié les ruines de bâtiments environnants, de routes, de puits et de fossés. 80 chambres funéraires ont aussi été fouillées à proximité du sanctuaire. Elles sont antérieures au temple et remontent aux dynasties Shang et Zhou (vers -1600 à -256). Des objets de la vie quotidienne et des outils, de périodes beaucoup plus récentes allant des Song aux Ming ont aussi été découverts.
Les chercheurs espèrent que ces fouilles permettront d’en savoir plus sur l’expansion du bouddhisme en Chine au IIIe et IVe siècle de notre ère.