Une tombe intacte vieille de 2200 ans fouillée en Chine
Une tombe de la dynastie des Han occidentaux, dont les souverains régnèrent entre -206 et 24, a été retrouvée dans un excellent état de conservation dans le district de Wulong à Chongqing, dans le sud-ouest de la Chine.
Une tombe intacte, la plus ancienne retrouvée des Han Occidentaux.
Le site a été fouillé en mars dernier dans le cadre d’un projet de sauvetage archéologique lié à la construction d’une centrale hydroélectrique. Les archéologues ont découvert un certain nombre de tombes de la dynastie Han, mais aussi de la période des Six Dynasties (222 à 589).
Cependant, une tombe de la dynastie Han sort du lot, non seulement par la profusion de son mobilier funéraire, mais aussi parce que l’on connaît la date précise à laquelle elle a été scellée. Elle est ainsi restée intacte pendant plus de 2200 ans, et les archéologues ont retrouvé tout son contenu dans un état exceptionnel. Elle contenait le cercueil en bois du défunt et plus de 600 objets qui l’accompagnaient dans la mort. Parmi ceux-ci se trouvaient des laques, des poteries, des bambous et des objets en bronze.
Ce qui est passionnant dans cette découverte, ce n’est pas seulement le grand nombre d’objets mis au jour, mais aussi la présence d’une liste d’objets funéraires qui font un enregistrement précis de l’enterrement, qui a été vérifié comme datant de -193. Une pièce de jade déterrée montre la position proéminente du propriétaire de la tombe »
Huang Wei, directeur du projet de fouilles.
Cette date précise fait de cette tombe le plus ancien site funéraire connu des Han Occidentaux en Chine.
Une trouvaille remarquable : des ganzhi représentant l’ancien cycle du zodiaque chinois.
Située dans le bassin de la rivière Wujiang, la tombe était remplie d’eau, ce qui avait pour double fonction d’empêcher la décomposition des matières organiques et de dissuader les pilleurs potentiels.
Cela a permis la conservation d’objets organiques, parmi lesquelles se trouvaient des lamelles de bois inscrites. Avant l’invention du papier, ces feuillets de bois étaient l’un des principaux vecteurs de communication de l’écrit dans le monde chinois. Ces lamelles sont des ganzhi, c’est à dire des représentations du cycle de 60 ans du zodiaque chinois. Ce cycle était utilisé pour enregistrer les jours de la semaine en Chine depuis des époques anciennes, comme en attestent les os d’oracles retrouvés dans des sites archéologiques chinois et vieux d’environ 3200 ans.
Au lieu du cycle plus simple de 12 ans du zodiaque chinois actuel, où douze animaux représentent chacune une année, l’ancien cycle sexagénaire combinait 10 tiges célestes et 12 branches terrestres pour créer un cycle composé de 60 termes différents, qui ont commencé par désigner les jours de la semaine et les membres défunts de la famille, mais qui ont évolué vers le milieu du IIIe siècle avant notre ère.
Cet ensemble de fiches en bois de branches sèches est bien conservé, avec des perforations circulaires sur les côtés. Nous pensons que des cordes les reliaient probablement, mais comme c’est la première fois que ces objets sont découverts, nous devons encore vérifier leur utilisation et leur but funéraire. »
Huang Wei, directeur du projet de fouilles.