Un sarcophage trouvé dans l’église de Myra pourrait appartenir à saint Nicolas
Des archéologues ont récemment découvert un sarcophage près du site funéraire original de Saint Nicolas dans l’église Saint-Nicolas à Myra (Demre), dans la province d’Antalya en Turquie. Cette découverte a suscité des spéculations selon lesquelles il pourrait s’agir du tombeau original de Saint Nicolas, une figure importante dans les cultures anciennes et modernes.
Saint Nicolas était un évêque chrétien grec de la ville portuaire de Myra en Asie Mineure. Il était réputé pour ses nombreux miracles et sa générosité. Selon la tradition, il serait décédé le 6 décembre 343, une date encore marquée par des échanges de cadeaux dans de nombreux pays. Saint Nicolas a également inspiré les traditions relatives au Père Noël.
L’église byzantine de Myra et le tombeau de saint Nicolas.
Des siècles après la mort du saint, l’empereur byzantin Théodose II (408–450) ordonna la construction de l’église Saint-Nicolas à l’endroit où le saint avait exercé ses fonctions d’évêque. Son corps fut exhumé et réenterré dans l’église. Cependant, l’élévation du niveau de la mer submergea le bâtiment d’origine, et une nouvelle structure fut érigée au XIe siècle.
Le bâtiment est aujourd’hui en bon état, mais sa position en dessous du niveau du sol le rend sujet à des inondations, ce qui a endommagé ou effacé la plupart des fresques murales. Toutefois, celles qui ornent les voûtes sont bien conservées. La chapelle principale présente une maçonnerie remarquable, notamment l’autel en pierre et les quatre piliers qui l’entourent. Depuis la nef principale, plusieurs chapelles s’ouvrent, reliées par des passages voûtés. L’un d’entre eux mène à un sarcophage, qui aurait contenu les restes de Saint Nicolas à une époque. Cependant, le corps du saint a été déplacé depuis longtemps.
Les conclusions, notablement diplomatiques, indiquèrent que les os appartenaient au même individu. Alors que les reliques les plus importantes, y compris le crâne, sont conservées à Bari, des os plus petits et des fragments – peut-être oubliés ou négligés par les marins de Bari – demeurent à Venise. Pendant ce temps, à Myra, un sarcophage vide et ouvert dans l’église est encore traditionnellement présenté comme le tombeau original de Saint Nicolas.
De Myra à l’Italie : les reliques disputées de Saint Nicolas.
En effet, alors que les Seldjoukides progressaient dans la région au début du règne d’Alexis Ier Comnène (1081–1118), des marins de Bari, en Italie, s’emparèrent des reliques de Saint Nicolas malgré les objections des moines qui les gardaient, et les emmenèrent à Bari le 9 mai 1087. En 1089, les reliques furent enchâssées dans la cathédrale en présence du pape Urbain II et attirèrent rapidement de nombreux pèlerins. Cependant, au cours de la Première Croisade, vers 1100, des marins vénitiens auraient récupéré d’autres restes du saint. Ils les transportèrent à Venise et les enchâssèrent dans la basilique du monastère San Nicolò al Lido.
Ainsi, les deux églises revendiquent la possession des reliques de Saint Nicolas, vénéré à la fois par les Églises catholique et orthodoxe. Ce différend séculaire ne fut résolu qu’au XXe siècle. Pour clarifier la situation, l’Église demanda une inspection des ossements conservés dans la basilique de Bari en 1953. Plus tard, en 1992, un examen fut effectué sur les ossements de Venise.
Les conclusions, notablement diplomatiques, indiquèrent que les os appartenaient au même individu. Alors que les reliques les plus importantes, y compris le crâne, sont conservées à Bari, des os plus petits et des fragments – peut-être oubliés ou négligés par les marins de Bari – demeurent à Venise. Pendant ce temps, à Myra, un sarcophage vide et ouvert dans l’église est encore traditionnellement présenté comme le tombeau original de Saint Nicolas.
La découverte récente d’un sarcophage dans une annexe de l’église
Au cours des deux dernières années, des archéologues ont mené une étude détaillée de l’église Saint-Nicolas dans le cadre du projet « Legacy for the Future », une initiative menée par le ministère turc de la Culture et du Tourisme. Les fouilles récentes, concentrées sur l’annexe à deux étages de l’église, ont conduit à la découverte d’un sarcophage en calcaire mesurant environ 2 mètres de long.
Le sarcophage était partiellement enterré à une profondeur de 1,5 à 2 mètres et comporte un couvercle surélevé avec un toit en pente, un style architectural caractéristique de la région. La professeure associée Ebru Fatma Findik, de l’Université Hatay Mustafa Kemal, a déclaré :
Notre plus grand espoir est de trouver une inscription sur le sarcophage. Cela nous aiderait à clarifier le contenu funéraire et à déterminer la période exacte à laquelle il date. »
Bien que le couvercle du sarcophage ait été découvert, seule une petite partie de la chambre funéraire a été exposée. Des fouilles supplémentaires devraient révéler d’autres détails dans les mois à venir.
Selon les archéologues, la proximité du sarcophage avec l’église Saint-Nicolas, combinée aux récits historiques, renforce l’hypothèse selon laquelle il pourrait s’agir du lieu de sépulture original du saint. La professeure Findik a commenté :
Cela pourrait être une confirmation archéologique significative des sources historiques concernant le lieu de sépulture de Saint Nicolas. »
Si les fouilles et les études futures confirment cette hypothèse, cela représenterait une avancée majeure dans la validation des traditions historiques de longue date concernant le lieu de repos original de Saint Nicolas et dans la conclusion tumultueuse de l’histoire des reliques du saint.
Crédit image : AA
Sources : Ministère de la Culture et du Tourisme et article sur Byzantine World.