Tombe peinte découverte dans la nécropole étrusque de Tarquinia
Les archéologues ont récemment annoncé la découverte d’une tombe peinte dans la nécropole étrusque de Monterozzi, dans la région du Latium en Italie. Monterozzi était l’une des nécropoles de l’ancienne ville étrusque de Tarquinia, un site aujourd’hui classé à l’UNESCO. Bien que la découverte remonte à la fin de l’année 2022, elle n’a été rendue publique que récemment par la Superintendent de Viterbo. Elle est particulièrement significative car cela faisait des décennies qu’aucune tombe décorée d’une frise figurative n’avait été découverte dans les nécropoles situées autour de l’importante ville étrusque de Tarquinia.
Tarquinia et la nécropole de Monterozzi.
Tarquinia est l’une des cités les plus emblématiques de la civilisation étrusque.
Fondée au VIIIe siècle avant notre ère, elle a joué un rôle central dans le développement culturel, politique et économique de l’Étrurie. À son apogée, entre le VIe et le IVe siècle avant notre ère, la ville comptait probablement entre 15 000 et 25 000 habitants. Cependant, à partir de cette période, elle se heurte à la puissance montante de Rome, plus au sud, dans une série de conflits meurtriers. Tarquinia, comme le reste de l’Étrurie, finit par passer sous contrôle romain et devient un municipium en -181.
L’histoire de la cité à l’époque romaine est peu documentée – malgré la découverte récente d’une nécropole de l’ère impériale à proximité, mais son importance décline progressivement. Au Moyen Âge, elle n’était plus qu’un petit village fortifié, finalement déserté au profit de Corneto, la ville actuelle de Tarquinia, située dans un emplacement plus stratégique.

Les recherches archéologiques menées à Tarquinia et dans la nécropole de Monterozzi ont considérablement enrichi notre compréhension de la civilisation étrusque. La nécropole, avec ses tombes ornées de fresques remarquablement préservées, témoigne de la richesse artistique et religieuse des Étrusques. Ces découvertes ont justifié l’inscription de ces sites au patrimoine mondial de l’UNESCO, soulignant leur importance historique et culturelle.
La découverte inattendue d’une tombe peinte dans la nécropole de Monterozzi.
Lors d’une inspection de cavités ouvertes dans des zones agricoles de la nécropole de Monterozzi, la Superintendance de Viterbo a identifié des tombes étrusques à chambre. Des pilleurs les avaient déjà retrouvées et fouillées.

Cependant, dans l’une d’elles, l’effondrement d’un mur a révélé par hasard une chambre funéraire intacte. Les archéologues l’ont nommée « Tombe 6438 » et l’ont datée du milieu du Ve siècle avant notre ère. Pour éviter de nouveaux pillages, ils ont gardé les fouilles secrètes jusqu’à la sécurisation du site.
En explorant la chambre, ils ont découvert du matériel funéraire. Pourtant, les objets et fragments recueillis remontaient à un siècle plus tôt, à la période orientalisante. Comment expliquer ce décalage ?
Les recherches ont permis de reconstituer l’histoire du site. La tombe peinte avait été creusée sous une sépulture plus ancienne. Dès l’Antiquité, des pilleurs ont percé la dalle de fermeture pour s’emparer du mobilier d’origine. Leur intrusion a fragilisé la structure, provoquant l’effondrement de la chambre supérieure. Les débris et objets plus anciens se sont alors mélangés aux restes de la tombe inférieure. De son contenu initial, les archéologues n’ont retrouvé que quelques fragments de poterie attique à figures rouges, preuve des vastes échanges commerciaux des Étrusques.
Des fresques remarquables.
Les fresques constituent l’élément le plus remarquable de cette tombe. La superintendante Margita Eichberg a souligné leur « niveau extraordinaire ». Les premières restaurations ont révélé un raffinement exceptionnel des détails. À l’intérieur, des fresques murales décorent la chambre funéraire, illustrant des scènes de danse et d’ateliers antiques. Les archéologues les ont datées du milieu du Ve siècle avant notre ère.
Le mur de gauche montre des hommes et des femmes dansant autour d’un flûtiste. Celui de droite représente un atelier métallurgique, probablement en lien avec la forge mythologique de Sethlans, l’Héphaïstos étrusque. Sur le mur du fond, une femme, sans doute la défunte, apparaît aux côtés de deux jeunes hommes. Cependant, une partie de la scène a disparu à cause des forages des pilleurs et des effondrements survenus plus tard.
Malgré les pillages et les dégradations, les fresques retrouvées témoignent du raffinement artistique et des croyances de la fascinante civilisation étrusque. La découverte et l’étude de cette tombe enrichissent ainsi notre compréhension de la culture étrusque et de ses rites funéraires et rappelle l’importance de la nécropole de Monterozzi dans ce processus.
Crédits photographiques : Superintendance archéologique de Viterbo
Source ici (en italien).